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Baptiste Morin / Crédit photo : Serge Tenani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par le président de la République, les prix de l'énergie occupent une place importante dans le débat public. Le Rassemblement national en fait un axe majeur de son programme et la majorité a réagi ce mardi en annonçant de futures baisses de prix.

C’est un des enseignements des derniers jours. Les prix de l’énergie s’imposent comme un sujet fort du débat public depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée par le président de la République. Le Rassemblement national en fait un axe majeur de son programme et la majorité a réagi ce mardi en annonçant de futures baisses de prix. Mais pourquoi ce sujet prend-il autant de place ? 

D'abord parce qu'il s'agit d'un sujet de pouvoir d'achat très parlant pour les Français. À la différence de l’impôt sur le revenu par exemple, tous les Français paient une facture d’énergie qui s'élève, en moyenne, à environ 1.700 euros par foyer et par an. Et les sondages montrent, quasiment à l’unanimité, que le pouvoir d’achat est un des sujets les plus importants aux yeux des électeurs.

 

Pour le gaz, des prix encore au-dessus de leur niveau d'avant-crise

C'est également un sujet très sensible. La France, et plus largement l’Europe, sort tout juste d’une crise de l’énergie et les Français paient encore aujourd’hui très cher. Pour le gaz, les prix sont encore au-dessus de leur niveau d’avant crise, car les modes d’approvisionnement ont changé et le nombre d’utilisateurs, qui doivent supporter des coûts fixes (réseau, distribution, transport) toujours aussi élevés, tend à décliner.  

Pour l’électricité, c’est la formule de calcul du tarif réglementé qui pèse et qui prend en compte les prix de marché des deux dernières années. Par conséquent, le tarif de 2024 comprend encore le pic de 2022, en pleine crise, tandis qu'une baisse est à prévoir pour le début de l'année 2025. Voilà pourquoi Bruno Le Maire s’est fait fort d’en annoncer la couleur dès cette semaine. En réalité, ce n’est pas un choix politique, mais un pur effet de marché. 

La sortie du marché européen de l'énergie est-elle la solution ?

Si les prix de l'énergie s'imposent autant dans le débat public, c'est aussi parce que le sujet concerne l'Europe. Ouvrir le dossier énergétique signifie clarifier son rapport à l’Union européenne. Du côté du Rassemblement national, comme de la France insoumise, la position est claire : la France doit sortir du marché européen de l’énergie. 

Le programme de Jordan Bardella pour les Européennes proposait, pour ce faire, une baisse de taxes, pour faire chuter le prix des factures de 30 à 40%. Rien n'est moins sûr, car les chiffres montrent au contraire que le marché européen de l’énergie permet à la France de vendre de l’électricité à très bon prix. Elle en tire chaque année 3 à 4 milliards d’euros de solde positif. Une sortie du marché européen de l’énergie aurait plutôt comme conséquence de rendre plus fréquent des délestages en cas de manque d’électricité, voire, au bout du compte, une hausse des tarifs.