Cela fait deux mois seulement qu'il a pris ses fonctions. Aujourd'hui, Hugh Bailey, directeur général de General Electric France, se défend et a choisi de répondre aux accusations dont l'entreprise américaine fait l'objet dans un entretien au Journal du Dimanche. Mardi, le géant américain a annoncé son intention de licencier plus de 1.000 collaborateurs, sur 4.000 au total, dans l'usine française de Belfort. Un choc dans ce territoire marqué par la crise.
Outre la suppression d'emplois, c'est aussi le créneau choisi pour l'annoncer qui a interpellé de nombreux observateurs : juste après les élections européennes. Hugh Bailey s'en défend : "Les difficultés de GE dans l'énergie sont connues de tous. En ce qui concerne ce projet, son annonce correspond à une décision mondiale, que l'on décline au niveau européen, pays par pays". "C'est une décision difficile du groupe. Il n'y a jamais de calendrier optimal", considère celui qui a aussi été conseiller technique des cabinets d'Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, sous le quinquennat Hollande.
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"Si on veut continuer à investir, on ne peut pas rester dans cette situation"
Hugh Bailey justifie la décision de licencier 1.000 personnes par un manque de compétitivité sur le site de Belfort. "Le marché mondial du gaz est structurellement en forte baisse. Nos concurrents se réorganisent lourdement. Il y a un problème de surcapacités", explique-t-il. "L’outil industriel permet de produire 400 turbines par an, alors que la demande se situe autour de 100. Cela impacte aussi le site de Belfort, où les ventes de turbines à gaz ont été divisées par deux entre 2017 et 2018. Le groupe soutient cette activité, mais si on veut continuer à investir, à innover, on ne peut pas rester dans cette situation. Nous ne sommes plus assez compétitifs. Pour autant, je veux être clair, Belfort ne fermera pas".
Une intervention politique freinerait-elle la mise en oeuvre du plan ?
"Nous échangeons régulièrement avec les partenaires sociaux, avec les élus locaux et avec le gouvernement. Notre objectif est de remettre à l'équilibre notre branche gaz pour assurer la pérennité de son activité", répond Hugh Bailey. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire devrait se rendre sur le site dès lundi.