La hausse de 100 euros au niveau du Smic promise par l'exécutif face au mouvement des "gilets jaunes" s'ajoutera finalement aux baisses de charges sociales de 2018, a assuré Édouard Philippe jeudi, contrairement à ce qu'avait laissé entendre le gouvernement.
"Soyons clairs également, ces 100 euros viennent s'ajouter à la baisse des cotisations, mises en oeuvre en 2018. Cela veut dire qu'entre janvier 2018 et janvier 2019, la hausse sera plutôt de l'ordre de 125 euros", a indiqué le Premier ministre lors de sa réponse à la motion de censure déposée par la gauche à l'Assemblée nationale.
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— LCP (@LCP) 13 décembre 2018
"Un soutien supplémentaire" pour ceux qui travaillent. Le chef du gouvernement a par ailleurs confirmé que l'exécutif souhaitait aller "plus loin" que "le champ couvert par la prime d'activité", qui va augmenter au 1er janvier mais ne concerne pas la totalité des salariés au niveau du Smic. Mais sans détailler le dispositif précis sur lequel travaille actuellement Matignon.
"C'est un soutien supplémentaire de très grande ampleur pour ceux qui travaillent et disposent de revenus modestes dans notre pays, ce sont eux qui ont exprimé leur colère ces dernières semaines, c'est à eux que sont destinées ces mesures", a souligné l'ancien maire du Havre.
Les hésitations de l'exécutif. Dans un premier temps, l'Élysée et plusieurs sources gouvernementales avaient laissé entendre que ces 100 euros incluraient la vingtaine d'euros de baisses de charges, ce qui aurait limité l'annonce d'Emmanuel Macron lundi soir. "Le salaire d'un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coûte un euro de plus pour l'employeur", avait promis le chef de l'État lors de son "adresse à la Nation".
Édouard Philippe a également souligné le gain attendu de pouvoir d'achat qu'entraîneront les autres mesures annoncées par Emmanuel Macron : "un gain de 360 euros en moyenne" par an pour la défiscalisation des heures supplémentaires; "environ 300 euros" par an du fait de l'exemption de hausse de CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois. Quant à la prime exceptionnelle de fin d'année, défiscalisée et sans charge sociale, son montant pourra atteindre "jusqu'à 1.000 euros".
Le report de la réforme constitutionnelle confirmé. La réforme constitutionnelle, dont l'examen devait débuter en janvier, est reportée après la fin du grand débat local de trois mois décidé face au mouvement des "gilets jaunes", a également confirmé jeudi le Premier ministre.
L'exécutif souhaite laisser la porte ouverte à des ajouts ou des modifications de la révision des institutions "pour tenir compte des éventuelles modifications qui seront souhaitées par les Français à l'occasion du débat", a souligné le chef du gouvernement.