Le feu vert est donné. Le Bundestag allemand a largement voté vendredi l'ouverture de négociations sur un troisième plan d'aide à la Grèce, un plan d'aide d'ampleur puisqu'il porte sur 80 milliards d'euros. 439 des députés ont voté "oui" à cette demande formulée par le gouvernement d'Angela Merkel.
L’Allemagne dans le sillage de la France et de l’Eurogroupe. Ce vote était la dernière condition au début des négociations proprement dites sur le programme et la chancelière, Angela Merkel, et son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, étaient venus plaider avec force pour un "oui", la première arguant que l'alternative était d'aider à nouveau Athènes ou bien le "chaos assuré". Mercredi et jeudi, la France puis l'Eurogroupe avaient déjà donné leur aval pour l'ouverture de ces négociations.
Le Bundestag pourrait se réunir à nouveau à la rentrée. Une cinquantaine de députés du camp conservateur de Mme Merkel (CDU/CSU) avaient prévu de voter "non", mais les Verts, dans l'opposition, voulaient se ranger derrière le principe d'une nouvelle aide. Les députés avaient interrompu leurs vacances pour une séance exceptionnelle. Norbert Lammert, le président du Bundestag, leur a dit en clôturant la séance qu'ils pourraient être appelés à se réunir à nouveau avant la reprise officielle des sessions le 8 septembre.
L’Allemagne plus gros contributeur aux aides européennes. Le Bundestag devra approuver à nouveau, comme d'autres Parlements européens, le plan d'aide une fois que ses modalités et son volume auront été décidés. Première économie européenne, l'Allemagne est le plus gros contributeur aux plans d'aide mis en place pour les pays de la zone euro. Encore majoritairement opposés à une nouvelle aide au début du mois, les Allemands étaient à 53% favorables au nouveau plan selon un sondage publié vendredi. Sous la pression de Berlin, la nouvelle perfusion financière sera conditionnée à des conditions draconiennes, sous forme de réformes structurelles de l'économie grecque.