Les conducteurs SNCF des RER B et D, qui desservent le Stade de France, seront massivement en grève vendredi, jour du match d'ouverture de l'Euro de football, selon SUD-rail et la CGT-cheminots.
La quasi-totalité des conducteurs déclarés grévistes. 100% des conducteurs de la zone SNCF Paris-Sud-Est (RER D) sont déclarés grévistes pour vendredi, et plus de 90% sur la zone Paris-Nord (B et D), ont indiqué Emmanuel Grondein (SUD-rail) et Kevin Quehen (CGT). Interrogée, la SNCF a répondu "disposer de chiffres inférieurs", "certifiés par huissier de justice". Mais elle n'a pas souhaité les communiquer. Selon Emmanuel Grondein, le taux de grévistes "va remonter car un certain nombre de nos collègues attendaient l'Euro pour rentrer en grève". Il était selon lui de 78% jeudi à Paris-Nord.
Dixième journée de grève consécutive. Le trafic sur ces deux lignes était déjà fortement perturbé jeudi avec un train sur trois sur le RER B et quatre sur 10 sur le RER D, selon les prévisions qui avaient été communiquées par la SNCF. Dans la matinée, le directeur de SNCF Transilien avait invité les spectateurs du match d'ouverture de l'Euro à se rendre vendredi "le plus tôt possible" au Stade de France pour le match d'ouverture France-Roumanie en raison de la grève des cheminots. Le mouvement a été reconduit à vendredi, pour une dixième journée consécutive, dans la plupart des départements.
50 trains vers et depuis le stade. Sur ces deux lignes RER desservant le stade, la SNCF a prévu de faire circuler 50 trains "vers et depuis le stade" pour acheminer "entre 20.000 et 30.000 voyageurs". "La SNCF va mettre les moyens pour transporter les supporteurs, ce sont les banlieusards qui vont être affectés", selon Emmanuel Grondein.
Revendications. Personnellement, "j'aime le foot mais ce qui se passe dans le rail, c'est énorme. Je ne veux pas me gâcher la vie pour ne pas gâcher l'Euro", a commenté le syndicaliste de Sud-rail en ajoutant que les cheminots "veulent juste que la réglementation qu'ils ont aujourd'hui s'applique à toutes les entreprises de chemin de fer roulant en France". Pour son collègue de la CGT Kevin Quehen, "il est encore temps de remettre tout le monde autour de la table pour aboutir à une véritable négociation" sur les règles d'organisation du travail, "c'est un combat convergent avec les usagers, pour garantir un haut niveau de sécurité ferroviaire".