Cela ne fait nul doute que la réforme des retraites est contestée. Ce jeudi, la grève a mobilisé 1,2 million de Français selon la police et plus de 2 millions, selon la CGT. Mais faire marche arrière mettrait à mal la crédibilité d'Emmanuel Macron. Reculer n'est pas une option. Car dans les faits, la marge de manœuvre du gouvernement sur cette réforme des retraites est très faible. Mais elle est quasi inexistante car le texte présenté par Élisabeth Borne est déjà fortement amendé.
Un équilibre à trouver
Le recul de l'âge légal de départ à 64 ans et l'accélération de l'allongement de la durée de cotisation rapportent près de 18 milliards d'euros à l'horizon 2030. À cette date, le déficit du système de retraite est estimé à 13 milliards d'euros. La réforme dégagerait donc 5 milliards d'euros d'excédent. Sauf qu'il y a les mesures d'accompagnement comme les départs anticipés pour invalidité ou carrières longues, le cumul emploi/retraite, la retraite minimale à 1.200 euros, devrait coûter quelque 5 milliards d'euros supplémentaires.
La marge de manœuvre est faible et c'est peu de le dire. Dans la majorité, une règle de calcul est répétée : une concession est égale à 1 milliard d'euros. Il ne manquerait plus que la réforme coûte plus que ce qu'elle est censée rapporter.