Le PDG de la SNCF Guillaume Pepy a prévenu dimanche dans le JDD qu'il y aurait "des lignes fermées" en raison de la grève qui commence lundi, tandis que la ministre des Transports Elisabeth Borne a fustigé un mouvement "incompréhensible" dans Le Parisien.
"Très peu de trains" entre le 2 et le 5 avril. "S'il manque des aiguilleurs, la loi ne nous permettant pas d'en réquisitionner, il y aura donc des lignes fermées. Sur les grandes lignes, les trains annoncés la veille à 17 heures seront garantis. Nous enverrons un mail ou un SMS à toutes les personnes qui ont une réservation pour confirmer ou infirmer la circulation de leur train la veille à partir de 17 heures", a expliqué le patron de la SNCF, dans une interview publiée dans le Journal Du Dimanche.
Après avoir conseillé vendredi aux voyageurs de renoncer au train à partir de 19 heures lundi, Guillaume Pepy a redit que "les Français doivent être lucides. Nous avons dit et répété qu'il y aurait très peu de trains du 2 avril au soir au 5 avril au matin. Il ne sera donc pas raisonnable de venir dans une gare si votre train n'est pas confirmé. C'est pour cela que l'on a fermé les réservations pour les jours de grève. Lorsque l'on y verra plus clair on pourra en rouvrir certaines".
La CGT (1er syndicat du groupe), l'Unsa (2e) et la CFDT (4e) ont appelé les cheminots à faire grève de lundi à 19 heures jusqu'à 8 heures jeudi. C'est le premier des préavis de deux jours de grève sur cinq qu'ils pourraient déposer jusqu'à fin juin pour contrer la réforme de la SNCF voulue par le gouvernement. SUD Rail (3e syndicat) a déposé de son côté un préavis de grève illimitée, reconductible par 24 heures, qui débutera à 20 heures lundi.
"Cela va désorganiser complètement la production". Par ailleurs, Guillaume Pepy a anticipé la difficulté de la succession des séquences de grève. "Trois jours après la reprise du trafic, une nouvelle séquence de grève démarrera. Cela va désorganiser complètement la production. Exemple : si l'entretien technique d'un train ne peut être fait à cause de la grève, il ne pourra plus rouler. Et nous finirons par manquer de matériel", craint-il.
Borne hausse le ton. De son côté, la ministre des Transports Elisabeth Borne, dans une interview au Parisien dimanche, a haussé le ton : "Je le dis clairement, personne ne peut comprendre que les syndicats de cheminots engagent une grève longue et pénalisante alors que le gouvernement est dans le dialogue", a-t-elle lancé. "Je déplore franchement cette grève très pénalisante pour les voyageurs. Il est incompréhensible que les syndicats restent dans une posture de blocage qui n'est pas justifiée alors que nous apportons des réponses aux cheminots", a-t-elle poursuivi. La ministre a rappelé qu'"il n'a jamais été question de passer en force", soulignant que les concertations ne sont qu'à "mi-chemin et que nous démarrons la semaine prochaine le débat parlementaire".