Les représentants des pêcheurs français et britanniques se rencontrent mercredi à Londres pour trouver une issue au conflit sur les zones de pêche de la coquille Saint-Jacques qui a donné lieu à de violents accrochages au large des côtes normandes.
"On ne peut pas continuer dans cette situation-là", plaide Travert. Il faut "trouver un accord" pour parvenir à "une gestion durable et efficace de la ressource en coquilles Saint-Jacques", a déclaré mardi le ministre français de l'Agriculture et de la pêche Stéphane Travert. "On ne peut pas continuer dans cette situation-là, on ne peut pas avoir des heurts comme cela".
Une question de calendrier. Pêcheurs français et britanniques se disputent une zone de pêche située dans la baie de Seine. Des altercations ont éclaté en mer la semaine dernière quand une trentaine de navires français ont essayé d'empêcher cinq navires britanniques de pêcher le précieux mollusque. Les pêcheurs normands, qui n'ont le droit de pêcher la Saint-Jacques que du 1er octobre au 15 mai, pour tenter de préserver la ressource, demandent aux Britanniques, dont la pêche n'est pas réglementée dans le temps, de respecter le même calendrier au large des côtes françaises.
Des tensions accrues à l'approche du Brexit. Sur le plan légal, la pêche par les Britanniques dans les eaux françaises hors des saisons de pêche "n'est pas illégale proprement dite puisque ce sont les Français qui ont déterminé un calendrier pour pouvoir mieux gérer la ressource", a expliqué Stéphane Travert mardi. Mais "les pêcheurs anglais sont plutôt des Brexiters, et il faut reconnaître que les tensions se ravivent à l'approche du calendrier de sortie du Royaume-Uni", a-t-il ajouté, en référence au fait que les pêcheurs britanniques ont majoritairement voté pour le Brexit, afin, espèrent-ils, de récupérer la mainmise sur leurs eaux.
Un accord pour tous les bateaux. La réunion de mercredi, prévue à 15 heures française dans un bâtiment du ministère britannique de l'Environnement et des Affaires agricoles, vise à trouver un terrain d'entente. Côté français, le président du comité régional des pêches de Normandie, Dimitri Rogoff, souhaite un accord concernant tous les bateaux, quelle que soit leur taille.
L'accord en vigueur jusqu'en 2017 "obligeait les Britanniques à respecter le calendrier français" mais ne concernait que les bateaux de plus de 15 mètres, a-t-il expliqué. "Une faille exploitée", selon lui, par les pêcheurs britanniques "en utilisant des bateaux de moins de 15 mètres" hors de la période autorisée, et qui avait conduit les pêcheurs français à refuser le renouvellement de l'accord en 2018.
Une pêche britannique plus importante que la Française. Selon Dimitri Rogoff, ils en ont profité pour "augmenter leur effort de pêche au détriment des Français : ils sont passés de 2.000 tonnes à 35.000 tonnes alors que nous pêchons 30.000 tonnes". Les pêcheurs normands pourraient être d'accord pour que la pêche à la coquille Saint-Jacques commence plus tôt dans la zone concernée, à condition que Normands et Britanniques puissent y accéder en même temps.