De nombreux fonctionnaires n'ont pas été compensés de la hausse de la CSG sur leurs salaires de janvier en raison d'une "difficulté technique" liée aux logiciels de paie, a reconnu mardi le Premier ministre Édouard Philippe, promettant un rattrapage rétroactif "en février".
Des centaines de milliers de fonctionnaires concernés. Selon une source proche de Bercy, plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires, notamment dans les hôpitaux, les universités et chez les militaires, sont concernés par ce problème, qui a amputé leur salaire de plusieurs dizaines d'euros lors de la paie fin janvier.
Pour éviter que la hausse de la CSG de 1,7% en vigueur depuis le 1er janvier 2018 n'affecte le pouvoir d'achat des fonctionnaires, l'exécutif a décidé qu'ils seraient compensés à l'euro près. Sauf que cette mesure du projet de loi de finances n'a pas été anticipée par la totalité des administrations, et qu'elle n'a été intégrée qu'après l'adoption le 21 décembre du budget 2018, trop tard pour être appliquée dès janvier. "Pour certains fonctionnaires, pas pour tous (...), la compensation qui va être apportée n'a pas été apportée en janvier parce que le logiciel de paie n'était pas adapté ou ne pouvait pas fonctionner de ce point de vue-là dès le mois de janvier", a expliqué Édouard Philippe lors de son direct hebdomadaire sur Facebook.
Un rattrapage rétroactif "en février". "Elle sera donc compensée, et rétroactivement en février" avec un "rattrapage bien entendu" et "une compensation complète", a-t-il assuré, disant "comprendre très bien la mauvaise surprise de ceux qui, voyant arriver leur feuille de paie, ont vu une diminution de leur revenu". "Je le dis aux fonctionnaires: le système est rattrapé en février, c'est une difficulté technique qui ne permettait pas de le faire dès janvier", a-t-il insisté. Selon les explications de Bercy, si "la quasi-totalité" des fonctionnaires verront ce problème réglé en février, certains pourraient toutefois devoir attendre mars.
Cette "difficulté technique" tombe symboliquement mal pour l'exécutif, qui fait face à des critiques sur le pouvoir d'achat sur fond de hausse du tabac, des carburants et de la CSG, malgré un coup de pouce en janvier pour les salariés du privé dont les cotisations sociales ont baissé. D'autant que les fonctionnaires, cette fois en quasi-totalité, ont subi l'application d'un protocole de 2010 sur les retraites qui a amputé leur salaire de janvier de l'ordre de "cinq à six euros", selon Bercy.