Double peine pour les personnes âgées en maison de retraite. L'exécutif prévoit d'augmenter de 1,7 point le taux normal de la CSG (contribution sociale généralisée) en 2018, utilisée pour financer la protection sociale. Une mesure fiscale censée être compensée par la suppression de la taxe d'habitation. D'ailleurs, le gouvernement n'a eu de cesse de le répéter : les retraités ne perdront pas de pouvoir d'achat avec la hausse de la CSG.
Les résidents déjà exonérés de taxe d'habitation. Toutefois le gouvernement avait oublié une catégorie de retraités : ceux qui vivent en maison de retraite ou en Ephad et qui sont une majorité à ne pas payer la taxe d'habitation. Leurs chambres ne sont pas considérées comme des logements privés car le personnel peut y accéder librement et les heures de visite y sont limitées.
"Un angle mort". Pour eux, ce sera donc un coup dur : ils supporteront la hausse de la CSG, quand ils gagnent plus de 1.200 euros par mois, et ils ne bénéficieront pas de la suppression de la taxe d'habitation puisqu'ils ne la paient pas. Des députés En Marche ont bien identifié le problème : "C'est un angle mort", explique l'un d'entre eux, membre de la commission des finances. Mais pour l'heure, aucune solution n'a été trouvée.
Une évaluation de la situation. Selon les chiffres communiqués en 2015 par le ministère des Solidarités et de la Santé, 728.000 personnes vivent en maisons de retraite. Difficile de savoir combien vont pâtir de la réforme. La commission des finances doit recevoir mardi sur son bureau une évaluation précise. Le gouvernement n'aura que peu de temps pour élaborer une mesure pour que ces retraités là ne perdent pas de pouvoir d'achat. La discussion parlementaire sur le budget doit commencer dans quinze jours.