Michel Barnier a dévoilé son projet de budget 2025 ce jeudi soir. Au programme : une "contribution exceptionnelle" pour environ 400 grandes entreprises sur leurs bénéfices pendant deux ans, afin de rapporter huit milliards d'euros en 2025 et quatre milliards en 2026. Mais le projet du gouvernement cherche également des économies du côté des petites entreprises, pour leur plus grande inquiétude.
>>LIRE AUSSI - Budget 2025 : santé, éducation, retraites, impôts... Ce qu'il faut retenir des annonces présentées par le gouvernement
Une hausse des charges inquiétante
Allègements de charges sur les bas salaires en baisse, aides à l'apprentissage rabotées, crédit d'impôt innovation supprimé... L'addition est trop salée au goût des entreprises. La hausse des charges inquiète particulièrement, car cette hausse représente une augmentation du coût du travail pour le patronat, mettant en péril de nombreux emplois dans des secteurs comme la propreté ou l'aide à domicile.
Une stratégie qui ne permettra pas d'autant plus d'augmenter les bas salaires, explique Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME. "Je crois que c'est bien mal connaître le monde de l'entreprise. Il y a assez peu de chance que les sociétés augmentent les salaires si elles ont une augmentation de charges. Cela nous a été présenté en nous disant que c'était pour 'dé-smicardiser' la France. Mais on a le sentiment que l'objectif premier, c'est de récupérer cinq milliards d'euros au passage", regrette-t-il.
Des professionnels déçus face à la réduction de la dépense publique
Autre inquiétude, l'apprentissage, où il faudra trouver 1,2 milliard d'euros d'économie. "Incompréhensible de toucher à un dispositif qui a fait ses preuves", poursuit la confédération des petites et moyennes entreprises, qui aurait aimé voir l'État faire autant d'efforts.
"On voit parfaitement le volet fiscalité, le volet diminution des aides aux entreprises. En revanche, sur la réduction de la dépense publique elle-même, je vous avoue que l'on est très franchement déçu par rapport à ça", s'agace-t-il au micro d'Europe 1. Même mécontentement à l'U2P, qui représente les entreprises de proximité, qui prévient : "on va faire notre travail à l'Assemblée, dès lundi."