Le printemps arrive et avec lui les beaux jours. Et comme d’habitude, en terrasse, la bière devrait conserver son statut de best-seller. Avec une tendance de plus en plus forte : la bière sans alcool. "C’est un marché très ancien qui s’était assoupi et qui a été réveillé par de nouveaux produits, dont Heineken 0.0 en 2017. Depuis, il se développe fortement", souligne Pascal Sabrié, président de Heineken France, invité de l’interview éco d’Emmanuel Duteil, mardi sur Europe 1.
Développer et populariser la bière sans alcool. Ce nouveau segment, qui peut faire peur aux puristes du houblon, a malgré tout "élargi le public des consommateurs de bière", explique Pascal Sabrié. "Historiquement, le consommateur type de la bière sans alcool était un homme de plus de 50 ans. Les nouvelles offres touchent des gens plus jeunes, plus de femmes aussi", assure-t-il. Surtout, elles convertissent les consommateurs : "66% des consommateurs réguliers de Heineken 0.0 ne buvaient pas de bière sans alcool avant de l’avoir essayée. C’est ce chiffre qui fait qu’on croit très fort au potentiel de la bière sans alcool".
>> Écoutez l’interview intégrale de Pascal Sabrié dans le journal de la nuit d’Isabelle Millet. Le replay de l’émission est à retrouver ici.
Convaincue par ses premiers essais, Heineken va donc mettre les bouchées doubles et lancer, en avril, une version sans alcool de sa bière d’abbaye, l’Affligem. Le brasseur néerlandais va également mettre en valeur sa nouvelle gamme. "Il faut faire connaître la bière sans alcool. Le marché de la bière s’est beaucoup diversifié. Si vous allez dans un supermarché, vous avez énormément de choix et vous ne voyez pas forcément la bière sans alcool au milieu de tout ça", note le patron d’Heineken France. Pour y remédier, il veut "regrouper toutes les offres sans alcool au même endroit. Ça restera au rayon bières mais elles seront regroupées dans des meubles réfrigérés".
Un mode de pression adapté. Heineken veut également vendre sa 0.0 aux cafés et aux restaurants. Pour séduire les amateurs, elle mise sur un argument gustatif : la pression. "Il faut savoir que la bière sans alcool est plus fragile que la bière traditionnelle. Spécialement pour les cafés, nous avons donc développé un système de pression adapté, avec des futs plus petits, pour pouvoir proposer notre offre partout", explique le patron France du brasseur.
Marché en croissance. L’essor de la bière sans alcool contribue ainsi au renouveau du marché de la bière. Longtemps en berne, il a retrouvé la croissance ces dernières années, porté par une nouvelle image plus branchée, plus qualitative. "Il y a une diversification de l’offre qui est le fait des nouvelles brasseries – on parle de 1.600 brasseurs en France aujourd’hui – mais aussi des grands brasseurs qui innovent, comme Heineken", assure Pascal Sabrié. "En 2018, 10% de notre chiffre d’affaires étaient liés aux innovations."