Tester le revenu de base pour éventuellement le généraliser, c'est le souhait de huit présidents de départements socialistes qui veulent porter un "projet d'expérimentation au Parlement" et le défendent dans une tribune publiée dimanche dans le Journal du Dimanche.
"Garantir un revenu socle pour tous". "Le revenu de base renouvelle une ambition universelle, celle qui a fondé la création du Revenu Minimum d'Insertion (RMI) en 1988 : garantir un revenu socle pour tous", estiment les huit signataires PS de la tribune Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde, André Viola (Aude), Henri Nayrou (Ariège), Philippe Martin (Gers), Mathieu Klein (Meurthe-et-Moselle), Georges Méric (Haute-Garonne), Jean-Luc Chenut (Ille-et-Vilaine), Stéphane Troussel (Seine-Saint-Denis).
Un appel au droit à expérimenter. S'appuyant sur leur implantation locale, ils demandent à expérimenter ce concept qui divise et resurgit régulièrement dans le débat. "Nous voulons passer de l'étude en laboratoire au test in vivo en portant un projet d'expérimentation au Parlement", ajoutent les élus, rappelant "l'intention" d'Emmanuel Macron de "réformer la Constitution pour assouplir le droit à l'expérimentation", exprimée devant le congrès des maires.
Un test en vue d'une généralisation. Les présidents de département visent ainsi l'élaboration d'"un modèle robuste, crédible scientifiquement, audacieux socialement et soutenable financièrement grâce à des micro-simulations" partant des "réalités sociales". L'expérimentation de terrain permettra d'évaluer le revenu de base "pour l'ajuster, avant peut-être de le généraliser", font-ils valoir sans en préciser les contours exacts.
"L'opportunité de reprendre le chemin de l'emploi". Le revenu de base n'est pas le "fossoyeur de la valeur travail", mais représente au contraire "pour celles et ceux qui passent à travers les mailles du filet de toutes les politiques publiques une opportunité de reprendre le chemin de l'emploi", assurent-ils.
Soulignant les "limites" du Revenu de solidarité active (RSA) et la "complexité" des"minimas sociaux", source de non-recours, ils rappellent que la pauvreté "frappe près de 9 millions de personnes en France". L'année dernière, une mission d'information du Sénat avait proposé d'expérimenter rapidement "dans des territoires volontaires" différentes modalités d'un revenu de base.