L'industrie musicale américaine s'inquiète de l'intelligence artificielle générative. Aux États-Unis, les grandes maisons de disques comme Sony ou Universal ont lancé des poursuites contre deux start-up qui permettent aux internautes de créer une chanson à partir d'une description de quelques mots clés. Elles les accusent d'avoir utilisé des morceaux protégés par le droit d'auteur pour mettre au point leurs nouvelles technologies.
Si on demande à une IA de générer une musique qui ressemble à du rock des années 50 avec comme mot clé "Jerry Lee Lewis" et le "Sun Studio de Memphis", on se retrouve avec une chanson aux rythmes différents, mais avec des paroles identiques. Pour les maisons de disques, il n'y a pas de hasard, la start-up a forcément entraîné son modèle d'intelligence artificielle en s'appuyant sur des titres soumis à des droits d'auteur.
Cadre juridique
Une action en justice qui ne surprend pas Stéphane Roder, spécialiste de l'IA. Selon lui, elle permettra de trouver un cadre juridique comme en France. "C'est ce que fait la Sacem, qui collecte les droits d'auteurs et redistribue. Et donc ils l'ont fait à l'américaine, ils attendent que les ayants droit se réveillent et disent 'ça vous n'avez pas le droit de le faire'", explique-t-il.
Preuve que la situation évolue rapidement, YouTube est en train de négocier avec les plus grandes maisons de disques. Objectif : payer pour avoir le droit d'utiliser des chansons afin d'entraîner sa propre intelligence artificielle.