Près d'une semaine après sa nomination, au terme d'une première série de consultations, François Bayrou convie les forces politiques, mais pas La France insoumise ni le Rassemblement national, jeudi à Matignon, avant de finaliser son gouvernement avec Emmanuel Macron. Le nouveau Premier ministre prend son temps mais a-t-il vraiment le temps d'hésiter ? 

"De mémoire d'acteur que je suis, je n'avais jamais vu ça"

"De mémoire d'acteur que je suis, je n'avais jamais vu ça", a lancé Thierry Breton, ancien commissaire européen au marché intérieur, invité de La Grande interview Europe 1-CNews jeudi, réagissant à la situation économique actuelle de la France. "On ne peut plus rester comme ça, les entreprises sont à l'arrêt, elles n'investissent plus", a-t-il regretté avant de demander un gouvernement au plus vite pour se mettre au travail.

Moody's dégrade la note souveraine de la France

Vendredi, l'agence Moody's n'a guère laissé à François Bayrou le temps de s'installer à Matignon, dégradant dans les heures suivantes la note souveraine de la France, au vu de la "fragmentation politique" du pays, peu propice selon elle au rétablissement rapide des finances publiques. Moody's a abaissé sa note Aa2, qui était assortie d'une "perspective négative" signalant une dégradation probable à plus ou moins brève échéance, à Aa3, avec perspective stable. 

Au micro de Sonia Mabrouk, Thierry Breton a fixé selon lui les priorités : avoir un budget, baisser la dépense publique et "surtout" ne pas toucher un sou des impôts. "On en a assez, ça suffit", a-t-il martelé avant d'ajouter que c'est sans doute pour cela que le budget de Michel Barnier est tombé.