Si vous êtes locataire ou à la recherche d'une location, c'est le moment de signer un bail. Car c'est un des effets de la crise sanitaire : les prix des loyers sont en forte baisse dans la plupart des grandes villes de France - à l'image de Paris, avec -4,5% - ou encore de Bordeaux qui enregistre une baisse de 6,7%. Et c'est le marché des meublés qui a notamment explosé ces douze derniers mois avec l'arrivée des appartements d'habitude loués sur des plateformes comme Airbnb. Dans la capitale, par exemple, leur nombre a été multiplié par 5, et il en va de même à Boulogne-Billancourt. À Amiens et Annecy, c'est également trois fois plus qu'il y a un an, selon le baromètre de seLoger. Et le phénomène est national, comme l'illustre également la ville de Bordeaux.
"Baisser les prix pour relancer la machine"
Ici, les agences sont formelles, cette offre spécifique qui concerne les meublés a littéralement bondi. "L'explosion a eu lieu cet hiver avec tous ces logements Airbnb qui n'étaient plus loués vu qu'il n'y avait plus de vacanciers à Bordeaux. Cette offre s'est donc reportée sur le marché locatif traditionnel. On est par exemple passé de 795 euros pour un T2 meublé, à 690 pour le louer", explique Kévin, qui travaille dans une agence immobilière du quartier de la Victoire.
Certaines agences immobilières incitent donc les propriétaires à baisser les prix pour être certains de louer leur bien, car l'offre demeure toujours plus importante que la demande. "On a pas mal de meublés en location actuellement et qui trouvent difficilement preneur du fait de la crise sanitaire. Car ce sont des logements assez typés pour les étudiants ou les personnes mutées, qui sont peu là en ce moment. On a donc contacté les propriétaires pour baisser un peu les prix et relancer la machine", reconnaît Thomas, directeur location d'Oralia Bordeaux.
Une baisse conjoncturelle ?
Une bonne nouvelle pour les locataires donc, notamment pour les étudiants, qui vont pouvoir faire les fines bouches et s'offrir plus grand et surtout plus beau, comme le constate Marie-Cécile Gérardin, agent immobilier à Paris. "On a beaucoup de studios avec des toilettes sur le palier et ceux-là ne trouvent plus du tout preneur. On a surtout un gros marché de jolie studettes à louer qui ont été entièrement rénovées", explique-t-elle.
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Quant à savoir si cette baisse des loyers est durable, difficile de prédire la suite. Selon les experts contactés par Europe 1, elle pourrait devenir structurelle si les universités décidaient par exemple de pérenniser le système de cours à distance. Dans ce cas, le logement étudiant ne serait clairement plus un produit rentable pour les investisseurs. Plus généralement, la durabilité de cette baisse devrait également dépendre de la reprise de l'activité dans les semaines et mois à venir.