C'est une des annonces majeures faites par Emmanuel Macron, jeudi soir, lors de sa conférence de presse à l'Élysée. Devant les journalistes, le président de la République a confirmé vouloir baisser "significativement" l'impôt sur le revenu pour répondre au sentiment d'"injustice fiscale", en ciblant prioritairement les classes moyennes. Comment va se concrétiser cette mesure et comment sera-t-elle financée ?
Quelle sera l'ampleur de la baisse?
"Si on réussit à baisser d'au moins cinq milliards d'euros" l'impôt sur le revenu, "ce sera un geste significatif pour l'ensemble de ceux qui y contribuent", a déclaré le chef de l'État lors de sa conférence de presse. Ce chiffre, à rapporter aux 73 milliards d'euros récoltés l'an dernier à travers cet impôt, pourrait toutefois être appelé à évoluer. Ce sera "au gouvernement de définir le quantum" exact de la baisse, dans le cadre du projet de loi de finances voté à l'automne, a précisé Emmanuel Macron.
Qui sera concerné ?
Selon le ministre des Finances, Bruno Le Maire, la baisse de l'impôt sur le revenu devrait bénéficier à "environ 15 millions de foyers fiscaux". Cette mesure sera ciblée sur "la classe moyenne", a assuré de son côté Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics.
Selon les informations d'Europe 1, la baisse d'impôt pourrait être de l'ordre de 300 euros annuels pour les foyers concernés. Un chiffre que Bercy a refusé de confirmer, évoquant des "arbitrages encore en cours".
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Si la baisse atteint cinq milliards, "on peut considérer que c'est une baisse d'impôt d'à peu près 10% pour chacun des Français qui paye l'impôt sur le revenu, à l'exception des plus riches d'entre eux", a néanmoins avancé Gérald Darmanin. Actuellement, seuls 43% des Français payent l'impôt sur le revenu, soit 16,8 millions de foyers fiscaux.
Quelles seront ses modalités ?
Selon Gérald Darmanin, la baisse d'impôt entrera en vigueur en janvier 2020, une fois adopté le projet de loi de finances. Mais il est resté évasif sur les modalités. Durant le grand débat, plusieurs membres de la majorité s'étaient prononcés pour la création de nouvelles tranches d'imposition, de façon à rendre l'entrée dans l'impôt sur le revenu plus progressive.
Actuellement, cinq tranches existent : 0% (jusqu'à 9. 964 euros de revenu annuel par part fiscale), 14% (entre 9.965 et 27.519 euros), 30% (entre 27.520 et 73.779 euros), 41% (entre 73.780 et 156.244 euros) et 45% (pour les revenus supérieurs à 153.783 euros). L'objectif, c'est d'"adoucir l'entrée dans l'impôt sur le revenu", actuellement trop "dissuasive" pour les personnes qui reprennent un travail, a souligné Bruno Le Maire, disant vouloir cibler les tranches à 14% et 30%.
Comment sera financée cette mesure ?
Le chef de l'État a évoqué plusieurs pistes, à commencer par la réduction des niches fiscales. "On ne touchera pas à celles des ménages", a-t-il toutefois précisé, en ajoutant vouloir cibler les réductions et crédits d'impôts bénéficiant aux entreprises. Selon des sources au sein de la majorité, la niche fiscale sur le gazole non routier, dont profite le secteur du BTP/construction, devrait être supprimée. D'autres dispositifs pourraient aussi être ciblés.
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Emmanuel Macron a également évoqué l'allongement de la durée de cotisation pour le départ en retraite, sans toucher pour autant à l'âge légal de 62 ans, et sans supprimer de jour férié. Il a enfin évoqué la piste de la fermeture de certains "organismes" publics jugés inutiles.
Quel sera son impact sur le déficit ?
Officiellement, ni la baisse de l'impôt sur le revenu ni la réindexation des petites retraites, dont le coût pour les finances publiques est évalué à 1,4 milliard d'euros, n'auront d'impact sur la trajectoire budgétaire de la France, dont le déficit public devrait atteindre 2% en 2020. "Sur la dépense publique, nous ne lâcherons rien", a promis Bruno Le Maire, assurant que "chaque euro de baisse d'impôt" serait "financé par un euro de baisse de la dépense publique.