Depuis 1983, les salaires ne suivent plus la hausse des prix, seul le SMIC est indexé sur l’inflation. Il est actuellement à 1.302 euros nets par mois c'est 33 euros de plus qu'en janvier dernier. Depuis la crise financière de 2008, elles ont eu tendance à abandonner les augmentations générales au profit des augmentations individuelles. Pendant le covid, les salaires ont même été gelés.
Désormais le vent commence à tourner. Au moment de la reprise, les salariés ont réclamé un geste et expriment des signes de colère.
Les salariés n’acceptent plus le gel des salaires
C’est généralement lors des NAO, les négociations annuelles obligatoires que les augmentations de salaires sont tranchées pour l’année. Néanmoins, avec l'inflation grandissante en cours, attendre les prochaines négociations semblent impossible pour certains salariés. Ainsi, plusieurs mouvements de grève ont eu lieu ces dernières semaines.
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Les salariés de Marionnaud ont fermé les magasins pour dénoncer des rémunérations de misère. Les salariés de Colgate-Palmolive ont également demandé l’arrêt de 20 ans de gel de salaire à Compiègne. Ces derniers jours, l'entreprise Faurecia a accordé 3.5% de hausse de salaires à ses employés dans le Doubs après un mouvement social.
Mais attention à la spirale inflationniste
Le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a bien lancé un appel à augmenter les rémunérations pour les entreprises qui le peuvent. Néanmoins, il est difficile de généraliser une telle mesure car c’est prendre le risque de provoquer une spirale inflationniste. En augmentant leurs salariés, les entreprises doivent augmenter les prix de leurs produits ou services pour compenser les hausses de salaires ce qui mène irrémédiablement à une majoration des prix pour les consommateurs.
"Il faudrait, entreprise par entreprise, qu'elles fassent le maximum, c'est-à-dire qu'elles augmentent les salaires, mais sans que cela les mette dans une situation où elles seront obligées à leur tour d'augmenter les prix. Il va falloir faire du cas par cas et ce n'est pas simple à définir d'un point de vue macroéconomique", explique Eric Heyer, économiste, au micro d'Europe 1.
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Afin de pallier à l'inflation, certaines entreprises décident d'octroyer d'autres aides afin d'appuyer leurs collaborateurs à l'instar de la mise à disposition de vélos électriques afin d'éviter les frais d'essence. Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, reconnaît également que les entreprises vont devoir faire un effort.