La consommation d'électricité, corrigée de la météo, a été de 7 à 8% plus basse en novembre et décembre que la moyenne sur ces deux mois entre 2014 et 2019, a indiqué lundi le gestionnaire du réseau électrique RTE. Une baisse "dans la tendance observée depuis l'automne 2022" qui "résulte à la fois de la poursuite des économies d'énergie, des effets du contexte économique marqué par l'inflation et des prix élevés de l'énergie", estime RTE.
Un "faible" risque
Pendant l'épisode de froid qui a touché la France au cours de la deuxième semaine de janvier, la consommation a atteint entre 83 gigawatts (GW) et 84 GW au maximum, "alors que les mêmes conditions météorologiques auraient probablement conduit à un pic autour de 90 GW" dans le contexte pré-crise. Cette moindre demande rassure le gestionnaire, qui a classé le risque en matière de sécurité d'approvisionnement électrique pour le reste de l'hiver comme "faible".
>> LIRE AUSSI - Électricité : pourquoi les tarifs vont-ils encore augmenter à partir du 1er février ?
Le parc nucléaire est aussi disponible que prévu, avec 47 réacteurs sur 56 en marche au 9 janvier. Un niveau au plus haut depuis l'hiver 2022 et le début de la "crise de la corrosion sous contrainte" déclenchée fin 2021, qui avait mis à l'arrêt de très nombreux réacteurs. Les autres modes de production d'électricité sont également au beau fixe. Les stocks sont à des niveaux "supérieurs aux moyennes historiques" pour l'hydraulique, la production éolienne "abondante" et "l'approvisionnement gazier maîtrisé".
"Fortement exportatrice"
Autant d'éléments qui ont permis à la France de retrouver une situation "fortement exportatrice" au cours des derniers mois, malgré une "avarie sur une interconnexion avec la Grande-Bretagne". Après une hausse des prix de l'électricité de plus de 40% en deux ans, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a indiqué dimanche que le tarif de base allait augmenter de 8,6% au 1er février et les tarifs heures pleines et heures et heures creuses de 9,8%.
>> LIRE AUSSI - Le refroidissement après la surchauffe : l'inflation a légèrement ralenti en France en 2023
Une remontée des prix conforme à l'engagement du gouvernement de sortir du coûteux "bouclier tarifaire", qui avait permis de contenir la forte inflation de l'électricité enregistrée ces deux dernières années en Europe.