Mauvaise nouvelle pour les professionnels du secteur. La production française de vin 2016 s'annonce en baisse d'environ 10% par rapport à l'an dernier, à cause des intempéries qui ont affecté le vignoble depuis avril, a annoncé jeudi le ministère de l'Agriculture.
Gel, vent, sécheresse, grêle. La production, affectée par divers épisodes de gel et de grêle, atteindrait 42,9 millions d'hectolitres contre 47,8 millions en 2015, et serait inférieure de 7% à la moyenne quinquennale, selon Agreste, le service statistique du ministère. "Le gel de printemps qui a touché certains bassins viticoles (Champagne, Bourgogne et Val de Loire), les épisodes récurrents de vent, conjugués à l'aggravation de la sécheresse sur le pourtour méditerranéen et les dégâts liés à la grêle dans certains bassins (Charente, Bourgogne-Beaujolais, Languedoc-Roussillon) pèsent sur le potentiel de production, dont le niveau est révisé à la baisse par rapport à l'estimation de juillet", indique Agreste. Son estimation est provisoire. Elle est susceptible d'être révisée en fonction des incidents climatiques et problèmes sanitaires qui pourraient survenir pendant les vendanges.
Cela ne devrait pas aller en s'arrangeant. En Champagne, frappée par plusieurs jours de gel au printemps, la baisse de production serait d'environ un tiers. Le vignoble y est en retard d'une semaine par rapport à la moyenne sur dix ans. En Bourgogne et Beaujolais, le recul atteindrait 21%, avec une dizaine de jours de retard pour la vendange. Dans les Charentes, où 3.600 hectares de vignes ont été détruits par la grêle et le gel, la production baisserait de 16%. En Languedoc-Roussillon, le recul prévu est de 9%. La baisse de production pourrait être encore plus importante, en raison des derniers épisodes de grêle et de sécheresse, a estimé Jérôme Despey, président du conseil spécialisé vin de l'établissement public FranceAgriMer lors d'une conférence de presse. Un épisode de grêle a touché 2.000 hectares dans l'Hérault le 17 août.