En ce premier jour du nouveau confinement, tous les commerces "non-essentiels" ont tiré leur rideau. Et pour leurs gérants, c'est désormais l'inquiétude qui domine, notamment dans le secteur de l'habillement, qui s'attend à perdre jusqu'à 40% de son chiffre d'affaires. Les commerçants indépendants, eux, craignent pour leur survie, comme Corinne, gérante d'une petite boutique de vêtements en banlieue parisienne, qu'Europe 1 a rencontrée.
La gérante se voit obligée de refuser une livraison, à la veille de fermer pour au moins un mois. "Monsieur, je pense que je vais refuser la livraison. Regardez tout ce que j’ai là, je ne peux pas prendre de la marchandise. Il va falloir que je la paie, et je vais la vendre quand ? Il va mal le prendre ce fournisseur mais tant pis", dit-elle. Pour Corinne, ce refus est une première, en plus de 30 ans à la tête de sa boutique. La gérante a trop de stock sur les bras : celui du premier confinement, mais aussi la nouvelle collection. Et ça représente, au total, environ 100.000 euros.
"Je vais me retrouver avec des crédits"
"C’est du suicide. Là, il y en a pour 4 à 5.000 euros. Je ne peux pas prendre la marchandise. Tout ce que vous voyez là, le problème, c’est que je l’ai commandé avant le Covid. Donc je n'ai pas pu l’annuler. Et les fournisseurs ont tous mes paiements. Donc là, je suis coincée. C’est pour ça qu’au printemps, j’ai dû faire un crédit", explique-t-elle.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Reconfinement : ce qu'il faut retenir de l'allocution d'Emmanuel Macron
> Le reconfinement pourrait durer en réalité de 8 à 12 semaines
> Quand est-on cas contact ? Et autres questions que l'on se pose tous les jours
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
"Moi, je n'étais pas loin de la retraite, je ne m'étais jamais endettée. Je pensais être tranquille, vendre mon magasin. Et en fait, je vais me retrouver avec des crédits...", déplore encore Corinne. Ce que craint désormais la gérante, c'est que le confinement soit plus long que prévu, et que les soldes soient maintenues début janvier. Elle en réclame l’annulation pure et simple.