Les commerçants indépendants s'inquiètent pour leur avenir. Photo d'illustration. 1:22
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Élise Denjean, édité par Antoine Terrel , modifié à
Contraints de fermer au moins pour un mois en raison du confinement, les commerçants indépendants craignent pour leur avenir, à l'image de Corinne. Cette gérante d'une boutique de vêtement a dû refuser des livraisons, ayant beaucoup trop de stock sur les bras. 
REPORTAGE

En ce premier jour du nouveau confinement, tous les commerces "non-essentiels" ont tiré leur rideau. Et pour leurs gérants, c'est désormais l'inquiétude qui domine, notamment dans le secteur de l'habillement, qui s'attend à perdre jusqu'à 40% de son chiffre d'affaires. Les commerçants indépendants, eux, craignent pour leur survie, comme Corinne, gérante d'une petite boutique de vêtements en banlieue parisienne, qu'Europe 1 a rencontrée. 

La gérante se voit obligée de refuser une livraison, à la veille de fermer pour au moins un mois. "Monsieur, je pense que je vais refuser la livraison. Regardez tout ce que j’ai là, je ne peux pas prendre de la marchandise. Il va falloir que je la paie, et je vais la vendre quand ? Il va mal le prendre ce fournisseur mais tant pis", dit-elle. Pour Corinne, ce refus est une première, en plus de 30 ans à la tête de sa boutique. La gérante a trop de stock sur les bras : celui du premier confinement, mais aussi la nouvelle collection. Et ça représente, au total, environ 100.000 euros.

"Je vais me retrouver avec des crédits"

"C’est du suicide. Là, il y en a pour 4 à 5.000 euros. Je ne peux pas prendre la marchandise. Tout ce que vous voyez là, le problème, c’est que je l’ai commandé avant le Covid. Donc je n'ai pas pu l’annuler. Et les fournisseurs ont tous mes paiements. Donc là, je suis coincée. C’est pour ça qu’au printemps, j’ai dû faire un crédit", explique-t-elle. 

"Moi, je n'étais pas loin de la retraite, je ne m'étais jamais endettée. Je pensais être tranquille, vendre mon magasin. Et en fait, je vais me retrouver avec des crédits...", déplore encore Corinne. Ce que craint désormais la gérante, c'est que le confinement soit plus long que prévu, et que les soldes soient maintenues début janvier. Elle en réclame l’annulation pure et simple.