Lors de l'édition spéciale d'Europe 1 consacrée aux annonces du Premier ministre concernant la réforme des retraites, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a exprimé sa satisfaction vis-à-vis des annonces d'Edouard Philippe tout en réaffirmant l'idée que le gouvernement devait s'en tenir à l'esprit de la réforme, notamment sur la mise à égalité de tous qui ne doit pas se faire au détriment du secteur privé.
Au micro de Raphaëlle Duchemin et Pierre de Vilno, le secrétaire général de la CPME, a ainsi indiqué son attachement au principe d'universalité. "La réaffirmation du principe d'universalité, c'est de dire que tout le monde sera traité de la même façon, ça va dans le bon sens." Dans le privé rappelle-t-il, "le mode de calcul est fait sur les vingt-cinq meilleures années. Ça change radicalement la donne si on prend en compte les six derniers mois ou les vingt-cinq meilleures années. Si on veut aller vers un système équitable, il va bien falloir que les règles soient les mêmes pour tout le monde", ce qui nécessite notamment de mettre fin aux régimes spéciaux.
Toutefois il reste prudent, notamment en raison du manque de précision sur le calendrier de mise en place de cette réforme, pour le privé, le public et pour les régimes spéciaux. Le Premier ministre "a simplement indiqué que les régimes spéciaux seraient supprimés progressivement, donc il faut être certains qu'on n'a pas, d'un côté, les salariés du privé qui seraient concernés très rapidement et de l'autre côté, les régimes spéciaux et le secteur public, qui, eux, bénéficieraient d'un laps de temps beaucoup plus large. La justice, c'est aussi que tout le monde soit concerné en même temps et que le secteur privé ne soit pas qu'un éclaireur."
Concernant les annonces sur le maintien de la retraite à 62 ans, avec un âge d'équilibre à 64 ans, c'est, pour Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, une annonce en accord avec "le principe de réalité". "En 2030, il y aura 1,5 actif pour 1 retraité donc malheureusement nous n'avons pas d'autre choix que de travailler plus longtemps."
Mettre fin au blocage et reprendre le dialogue
Le secrétaire général de la CPME s'est montré beaucoup moins conciliant avec le mouvement social, qui, selon lui, paralyse l'économie : "Oui la grève est un droit, par contre le droit de blocage n'existe pas. [...] Aujourd'hui on a des entreprises qui l'année dernière au moment des fêtes de Noël, ont subi les gilets jaunes et maintenant on est en train de recommencer. Si le mouvement de grève actuel devait aller jusqu'aux périodes de Noël, ça risquerait d'être absolument catastrophique pour les petites entreprises qui n'y sont absolument pour rien."
Il invite ainsi à la reprise des discussions et à l'arrêt de la grève : "Il faut que le mouvement s'arrête bientôt, il faut que le dialogue reprenne, il y a eu des ouvertures, il y a eu des amodiations par rapport à la première reforme envisagée donc il faut se remettre autour d'une table et surtout qu'on arrête de bloquer l'économie".