C'est une initiative qui est chère à la majorité présidentielle, arrivée au pouvoir avec la volonté d'ôter le tabou autour de l'entrepreneuriat et du monde de l'entreprise en général. Jeudi, l'Éducation nationale a inauguré la première "université école-entreprise" à Poitiers, un événement "au service de la formation et de l'insertion professionnelle", auquel participent des chefs d'entreprise, des représentants des syndicats (hors FSU), du patronat et de l'Éducation nationale. Son ministre, Jean-Michel Blanquer, était l'invité de La France bouge, vendredi, pour défendre l'organisation de ces journées.
"Un paradoxe insoutenable", selon Blanquer
"Il est indispensable et urgent d'avoir un lien entre l'école et l'entreprise tout simplement pour le bénéfice de nos élèves", a affirmé le ministre de l'Éducation nationale au micro d'Élisabeth Assayag et d'Emmanuel Duteil, depuis Poitiers. Selon lui, il y a "un paradoxe insoutenable" à l'heure actuelle en France : "Il y a beaucoup d'emplois à pourvoir et malheureusement pas assez de personnes pour prendre ces emplois, alors même que d'un autre côté, on a des jeunes qui aimeraient s'insérer dans la vie professionnelle et qui ne sont pas sur ces emplois. Cela renvoie évidemment à des enjeux d'orientation, de représentation des métiers, de connaissance des métiers et de relations entre les jeunes et l'entreprise, et donc via l'école, d'abord."
Concrètement, le ministre de l'Éducation nationale souhaite augmenter le temps consacré à la découverte du monde de l'entreprise dès la seconde partie du collège. "Désormais, l'objectif, c'est qu'il y ait environ 50 heures par an dédiées à cela dans une coopération Etat-région pour que les métiers, notamment, soient présentés aux élèves dès la classe de Quatrième", détaille-t-il. De manière plus précise, ce sera 40 heures par an pour les élèves de Quatrième et 54 heures par an pour ceux de Seconde.
Comment favoriser l'emploi des jeunes ?
Ces liens renforcés entre écoles et entreprises peuvent permettre, selon le ministre, de pallier le fait qu'un million de jeunes sont sans emploi ni formation alors qu'il y a plusieurs centaines de milliers d'offres proposées sur le marché du travail. "Comment les jeunes, toutes catégories confondues, peuvent-être plus attirés vers les endroits où il y a de l'emploi ? On retrouve le sujet de la connaissance des métiers, des territoires, de la mobilité géographique", insiste le ministre, qui évoque les dispositifs du revenu d'engagement ou du service civique pour corriger cette inadéquation.