Avec près de 3.100 milliards d'euros de dette, la France vit à crédit. Mais pour l’État, les collectivités et les entreprises publiques, pas question de gâcher les Jeux olympiques qui s'ouvrent dans une semaine. Après les cheminots de la SNCF, le personnel de la RATP et les éboueurs de la Ville de Paris, les syndicats du personnel d’Aéroports de Paris (dont le capital est détenu à moitié par l’État) viennent d’obtenir une prime JO de 300 euros pour l’ensemble des salariés.
Mercredi dernier, la CGT spectacle est montée à son tour au créneau pour dénoncer les conditions de travail et la faible rémunération des danseurs, qui doivent animer la cérémonie d’ouverture. Le syndicat vient de déposer un préavis de grève pour vendredi prochain, jour de ladite cérémonie.
Le jackpot des fonctionnaires
Chez les fonctionnaires ou dans les entreprises publiques, la CGT et ses alliés sont sortis gagnants de chaque bras de fer entamé pour obtenir des primes olympiques plus généreuses. Du côté d'ADP, qui emploie 6.000 salariés, la direction a lâché près de 2 milliards d'euros pour écarter la menace d'une grève. À la RATP, le montant de la facture s’élève à 30 millions d’euros, avec une prime moyenne de 1.000 euros distribuée à 30.000 salariés. De son côté, la SNCF a versé entre 40 et 50 millions de primes aux cheminots.
S'agissant de la fonction publique - policiers, douaniers, soignants - l'Insee estime le total des primes versées aux fonctionnaires à 400 millions d’euros. "On a estimé le nombre de bénéficiaires à environ 300.000 personnes, avec 1.300 euros de montants moyens. Ce qui aboutit à notre estimation de 400 millions d’euros. 300.000 personnes, c’est plus que les agents mobilisés, parce que les agents éligibles à la prime, c’est aussi ceux qui doivent renoncer à des congés du fait des Jeux", explique Dorian Roucher, directeur du département de la conjoncture.
Au total, la facture sociale des JO devrait facilement dépasser la barre des 500 millions d’euros. L'exécutif mise toutefois sur les retombées économiques - entre 2 et 3 milliards d'euros selon l'Insee - pour compenser.