L'Insee anticipe désormais une chute du produit intérieur brut (PIB) de 17% au deuxième trimestre, contre 20% lors de sa précédente estimation, grâce notamment à une accélération de la reprise de l'activité en juin.
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Une reprise de l'économie "très nette depuis la mi-mai"
La reprise de l'économie française est "très nette depuis la mi-mai, après un mois d'avril qui restera sans doute dans les annales comme l'un des pires (...) en temps de paix", indique l'Institut national de la statistique dans son dernier point de conjoncture. L'activité devrait ainsi rester en juin 12% inférieure à ce qu'elle aurait été dans une situation "normale", mais c'est beaucoup mieux que les pertes d'activité d'avril (-29%) et de mai (-22%).
Ces dernières ont toutefois été minimisées par l'Insee par rapport à sa précédente prévision publiée fin mai, grâce à des données plus précises montrant notamment que les services aux entreprises se sont moins mal portés que prévu. Globalement, "la reprise de l'activité se matérialiserait dans l'ensemble des branches de l'économie", avec une perte d'activité divisée par deux dans la construction en juin par rapport à mai, et limitée à 15% dans l'industrie et les services marchands.
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Une remontée plus rapidement que prévue ?
Par ailleurs, le renforcement du déconfinement annoncé par le président de la République dimanche, "pourrait entraîner une remontée plus rapide que durant le mois écoulé de l'activité économique" dans certains secteurs comme l'hôtellerie-restauration, juge l'Insee. "Les aléas sont donc plutôt à la hausse" à court terme, a estimé Julien Pouget, responsable du département de la conjoncture de l'Insee lors d'une conférence de presse, pouvant laisser présager une reprise plus rapide qu'anticipé.
"Mais cela ne permet pas de prédire le moment où l'activité reviendra à son niveau d'avant crise", a-t-il ajouté, l'Insee ne publiant pas à ce stade une prévision de l'ampleur de la récession en 2020. Les données dressent "un portrait contrasté de la reprise", a-t-il encore noté, avec des secteurs encore plus ou moins touchés, un maintien fort du télétravail et un rebond de la consommation des ménages juste après le déconfinement qui semble "durable", avec une perte de consommation estimée à 5% en juin par rapport à la normale.
L'avenir de cette reprise dépendra de l'impact et de la durée des protocoles sanitaires dans les entreprises, du comportement de consommation et d'investissement des ménages et des entreprises, et enfin du contexte international qui reste "incertain", note l'Insee.