La croissance économique chinoise a ralenti à 6,9% en 2015, au plus bas niveau depuis un quart de siècle, a annoncé mardi le gouvernement, confirmant l'essoufflement persistant de l'activité malgré l'essor du secteur des services qui, pour la première fois, représentait l'an dernier plus de la moitié du PIB.
La Chine, deuxième économie mondiale. Le chiffre officiel du Bureau national des statistiques (BNS) pour l'an dernier correspond à la prévision médiane des analystes, et s'établit bien en-deçà de la croissance de 7,3% enregistrée en 2014. Témoin d'une conjoncture toujours terne, la deuxième économie mondiale a trébuché au quatrième trimestre. Des chiffres scrutés de près: même affaibli, le géant asiatique reste l'un des principaux moteurs de la croissance planétaire, l'acteur majeur du commerce international et un colossal consommateur de matières premières.
Tous les indicateurs sont dans le rouge. Au fil de 2015, les indicateurs sont restés largement dans le rouge : contraction de l'activité manufacturière - aggravant de sévères surcapacités -, refroidissement de l'immobilier, plongeon du commerce extérieur : autant de piliers traditionnels de la croissance chinoise qui s'effritent. Les indicateurs mensuels dévoilés mardi par le BNS, décevants par rapport aux attentes, n'éclaircissent guère le tableau. Si elles restent robustes, les ventes de détail - un baromètre crucial de la consommation des ménages - ont elles aussi ralenti le mois dernier.
Pékin vers une "nouvelle normalité" ? Pékin vante "la nouvelle normalité" d'une croissance amoindrie mais plus durable, fruit de ses efforts pour rééquilibrer son modèle économique vers la consommation intérieure, l'innovation et les services, au détriment des industries lourdes, des investissements dopés par l'endettement et des exportations. Le secteur des services a d'ailleurs constitué 50,5% du PIB en 2015, représentant plus de la moitié de l'économie pour la première année, selon l'agence Chine nouvelle.