C'est un petit répit bienvenu pour l'économie française. L'Insee vient de publier les chiffres des comptes publics pour 2022, un brin meilleur qu'attendus. Dans le détail, le déficit se stabilise à 4,7% cette année, alors même que l'exécutif s'attendait à le voir se situer à 5%. La dette, elle, s'élève à près de 2.950 milliards d'euros. La croissance économique de 2,6% enregistrée l'an dernier en France a permis de ramener la dette publique à 111,6% du produit intérieur brut (PIB), contre 112,9% en 2021, conformément aux anticipations du gouvernement.
Mais ce chiffre, inférieur au seuil symbolique des 3.000 milliards d'euros de dette, devrait être atteint rapidement, tant l'indicateur est dans le rouge.
>>Lire aussi - Dette : le gouvernement compte emprunter 270 milliards d'euros sur les marchés en 2023
Le Covid-19, un accélérateur
Car depuis 2014, la dette s’est creusée de près de 1.000 milliards d’euros, avec un deuxième trimestre 2020 mémorable : en seulement trois mois, l’État s’était alors endetté de près de 200 milliards d’euros. Le résultat du "quoi qu’il en coûte" pendant la période du Covid-19, qui a précédé d’autres endettements comme le bouclier tarifaire.
"Face à des chocs économiques de grandes ampleurs, l’État a joué le rôle d’amortisseur de crises, et la contrepartie, c’est le legs d’une dette et d’un déficit relativement élevés", explique, au micro d'Europe 1, l’économiste Mathieu Plane.
"Produire plus, dépenser moins"
Alors, pour s’attaquer au sujet, Bercy mise sur un diptyque : "Produire plus, dépenser moins". Le "produire plus" désigne notamment la politique de réindustrialisation voulue par le gouvernement, tandis que le "dépenser moins", se traduit par la revue des dépenses publiques, lancée ces dernières semaines.
Cette dernière doit aboutir à plusieurs milliards d’euros d’économies dans le projet de loi de finances 2024. Mais il en faudra probablement plus pour atteindre l’objectif d’un déficit public sous les 3% du PIB à l’horizon 2027.