"Ça va mieux", assurait le président de la République le 14 avril lors de son passage dans l'émission Dialogues citoyens sur France 2. Une sortie largement commentée dans la classe politique et que semble confirmer la succession de bonnes nouvelles tombées cette semaine, à commencer par les derniers chiffre du chômage. Reste savoir si l’embellie sera durable.
Baisse record du chômage au mois de mars. La semaine a bien commencé avec l’annonce d’une forte baisse du nombre de demandeurs d’emplois : -60.000 chômeurs inscrits en catégorie A, du jamais vu depuis le début du quinquennat et même depuis septembre 2000, bien que ce record soit à nuancer. D’abord parce que Pôle emploi a entre-temps changé de méthode pour calculer les chiffres du chômage, ensuite parce qu’une telle baisse intervient après des années de hausses consécutives. Malgré ces réserves, la tendance est indéniable : le chômage a cessé de progresser et se stabilise depuis septembre 2015. Et ce n’est pas le seul indicateur qui soit repassé dans le vert.
Une semaine de bonnes nouvelles. En effet, on apprenait jeudi que le nombre de défaillances d’entreprises avait reculé de 10,1% lors du premier trimestre par rapport à l’année précédente. Une bonne nouvelle qui en suit une autre : le taux de marge des entreprises s’est amélioré lors du dernier trimestre 2015 pour atteindre 31,4%.
Vendredi, c’est au tour du secteur du bâtiment d’annoncer une amélioration de la conjoncture depuis le début de l’année : les mises en chantier sont en hausse de 3% par rapport à l’année dernière, tout comme les permis de construire pour des logements neufs(+7,5%). Des chiffres prometteurs puisque l’adage veut que lors que le bâtiment se porte bien, le reste de l’économie française ne tarde pas à suivre la même tendance.
Ce qui semble bien être le cas à la lecture des derniers chiffres de la croissance : vendredi, l’Insee a estimé que la croissance au premier trimestre devrait atteindre 0,5%, c’est-à-dire plus que ce qui était prévu (0,4%). Une embellie rendue possible par la reprise de la consommation des ménages et de l’investissement des entreprises.
Des annonces prometteuses du côté des entreprises. Si cette batterie de chiffres peut paraître abstraite, les récentes annonces de plusieurs entreprises françaises sont, elles, plus concrètes et tout aussi réjouissantes. Mardi, le groupe DCNS annonçait avoir été choisi pour construire 12 sous-marins destinés à l’Australie, un contrat estimé à 34 milliards d’euros. Jeudi, c’était au tour de Thales d’annoncer entre 2.000 et 2.500 embauches en 2016.
La France est-elle pour autant sortie d’affaire ? "Il y a une série de signaux favorables. On est dans une logique de croissance plus robuste, qui aura des conséquences positives sur le marché du travail", a résumé Philippe Waechter, chef économiste chez Natixis, avant de conclure : "clairement, ça va mieux".
Mais si l’économie française se porte mieux, elle n’en reste pas moins convalescente. "Si on prend un peu de recul, on est encore loin d’avoir retrouvé tous les niveaux d’avant-crise. Prenez l’exemple des faillites : il y en a eu autour de 60.000 l’an dernier, c’est en léger recul mais avant la crise de 2008 on tournait autour de 45.000 par an", a rappelé sur Europe 1 Nicolas Barré, directeur de la rédaction du quotidien Les Echos. Et ce dernier de souligner que la France a bien été aidée par la baisse des prix du pétrole et des taux d’intérêt, sans oublier la reprise de la croissance chez nos voisins.
Or, justement, cet "environnement a plutôt tendance à se dégrader. (…) Pour que ça continue à aller mieux chez nous, il va falloir compter plus que jamais sur nos propres forces et pas sur ce contexte extérieur qui ne va pas s’arranger", prévient Nicolas Barré, en référence aux problèmes de la Grèce et au risque d'un Brexit. En clair, poursuivre les réformes malgré l’imminence d’importantes échéances électorales.
>> Retrouvez l'Edito Eco de Nicolas Barré en vidéo :
François Hollande avait-il raison ? Est-ce que...par Europe1fr