"Renouer avec un prix français de l’électricité", c’est ce qu’a annoncé Jordan Bardella ce lundi sur le dossier de l’énergie. Le patron du Rassemblement national entend négocier rapidement une dérogation aux règles européennes de fixation des prix de l’énergie. Un peu sur le modèle du Portugal et de l’Espagne pendant la crise énergétique. Cela ne signifierait pas pour autant que la France se coupe de ses partenaires européens.
Rester dans le marché européen tout en dérogeant à ses règles, l’équation parait difficile. La France est un carrefour énergétique avec ses six interconnexions qui lui permettent de vendre ou d’acheter de l’électricité à la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse ou encore, l’Espagne. Jordan Bardella n’entend pas remettre en cause ces échanges, mais reprendre la main sur leurs tarifs.
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Pas de coupures électriques, mais des négociations houleuses en vue
"Il y aura une problématique économique : à quel prix nos voisins seront-ils prêts à nous acheter ou à nous vendre ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Moi, ça me parait non nécessaire pour faire baisser la facture du consommateur français et ça me paraît sous optimal en matière de balance commerciale pour la France", explique Emeric de Vigan, responsable des marchés de l’électricité chez Kpler.
Si les règles ont fait exploser les tarifs en 2022, à la suite de la hausse des prix du gaz, la France bénéficie du marché européen le reste du temps lorsque son système nucléaire fonctionne normalement. C’est le cas en ce moment : elle encaisse chaque jour plusieurs millions d’euros.