La France reste un pays de paradoxe sur son propre marché de l'emploi. L'hexagone compte toujours 6 millions de demandeurs d'emplois, malgré un taux de chômage au plus bas depuis 2008. Et pourtant, selon une étude de la Dares, la direction de l'Animation de la recherche des études statistiques du ministère du Travail, portant sur les entreprises de 10 salariés et plus, il n'y a jamais eu autant d'emplois vacants dans le pays.
Créations de postes
L'organisation recense près de 365.000 postes libres. Un chiffre qui a presque doublé par rapport au premier trimestre 2021. Attention, si des postes sont libres, ça ne veut pas pour autant dire qu'il y a un patron en grande difficulté derrière chaque emploi vacant.
La Dares prend en compte l'ensemble des emplois pour lesquels les entreprises recrutent et qui sont dans un processus actif de recrutement. Par exemple, près d'un quart des emplois dits vacants, correspond par exemple à des créations de postes. Mais la part des emplois vraiment inoccupés est de plus en plus importante, note les auteurs de l'étude.
Augmentation des postes vacants
"Ce qui a beaucoup augmenté sur la période récente, c'est la quantité de postes inoccupés pour lesquels le titulaire n'est plus là et l'entreprise n'arrive pas à recruter", explique au micro d'Europe 1, le sous directeur Emploi et Marché du travail à la Dares, Dorian Roucher. "Ça représente près de la moitié des postes libres actuellement, contre moins de 40% en 2016, ce qui est un indice de plus que les difficultés de recrutements sont à un niveau historiquement élevé. À l'inverse, on a une baisse assez sensible des emplois nouvellement créés et des emplois sur le point de se libérer", note-t-il.
Alors, pour remédier à cette situation, le gouvernement a fait voter sa réforme de l'assurance-chômage. Cette dernière vise à adapter la durée d'indemnisations des chômeurs, en fonction du dynamisme du marché de l'emploi. Désormais, l'exécutif espère combler au plus vite ce manque de main d'œuvre et favoriser l'activité économique du pays.