Le très contesté projet de loi Travail arrive mardi dans l'hémicycle de l'Assemblée pour deux semaines d'un examen sous pression de la rue et d'une partie de la majorité, alors que plane la menace du 49.3 pour imposer son vote.
Début dans l'après-midi. Les débats parlementaires seront ouverts en milieu d'après-midi par la ministre du Travail Myriam El Khomri, pour qui "l'heure du Parlement est venue", après quatre journées nationales de mobilisation et un 1er mai contre le texte, sans compter le mouvement "Nuit debout" dans plusieurs villes depuis un mois.
Rassemblements dès le matin. Dès la fin de matinée, les syndicats ont prévu des rassemblements près du Palais Bourbon. Hasard du calendrier, ce 3 mai marque les 80 ans du Front populaire. Le leader de FO, Jean-Claude Mailly, a appelé François Hollande et Manuel Valls à ne pas "trahir" un de ses héritages en "flinguant la négociation de branche". Le patronat pèse aussi sur les discussions parlementaires : le numéro un du Medef Pierre Gattaz a menacé dernièrement de se retirer de la négociation sur l'assurance chômage si "rien ne bouge" concernant le projet de loi.
Jusqu'au 12 mai. Les débats, qui seront interrompus pour le pont de l'Ascension, doivent se poursuivre jusqu'au 12 mai, avant un vote solennel le 17. À ce stade, "il manque près de 40 voix pour obtenir une majorité et voter la loi", a comptabilisé le rapporteur Christophe Sirugue (PS), pointant parmi les socialistes "la vingtaine de frondeurs" mais aussi "les opposants 'de bonne foi'", qui "ont des interrogations". Pour rallier au moins ces derniers, le rapporteur a déposé des amendements sur le périmètre d'appréciation des difficultés économiques d'une multinationale, qui doit être international et non national selon lui, ainsi que sur les accords d'entreprise, qui pourraient être soumis à un contrôle de la branche professionnelle.