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Benjamin Peter, à Toulouse, édité par
Emmanuel Macron a détaillé un plan de 8 milliards d'euros pour sauver l'automobile, secteur en perdition en raison de la crise économique. Mais du côté des concessionnaires, on juge certaines annonces trop limitées.
REPORTAGE

Le plan de 8 milliards d'euros annoncé par Emmanuel Macron pour l'automobile va-t-il permettre de sauver le secteur, percuté par la crise du coronavirus ? Chez les concessionnaires, on tente déjà de mesurer l'impact des diverses mesures détaillées par le chef de l'État, en visite dans une usine de l'équipementier Valeo dans le Pas-de-Calais. Pour Raymond Vié, concessionnaire Peugeot à Toulouse, le constat est pour l'heure mitigé.

Lors de son discours, Emmanuel Macron a notamment annoncé le doublement de la prime à la conversion pour un véhicule thermique, qui passe de 1.500 à 3.000 euros, avec un bonus jusqu'à 5.000 euros si l'acheteur passe à un véhicule propre. "Ce sont des aides incitatives à l'achat, mais c'est tout", regrette Raymond Vié. "Ceux qui sont habitués à avoir aujourd'hui 7.000 euros d'avantages, dans 5 ans ils voudront 7.000 euros d'avantages."

"Ne pas attendre que Macron vienne acheter les voitures"

Le concessionnaire du centre-ville de Toulouse déplore aussi le nombre "insuffisant" de véhicules concernés par cette nouvelle prime à la conversion, à partir du 1er juin. "Qu'est-ce que c'est, 200.000 véhicules ? Ce n'est rien quand on sait qu'il se vend plus de 2 millions de véhicules par an dans une année normale."

Néanmoins, Raymond Vié estime que "ces aides vont aider" les concessionnaires, qui font face à une chute historique de 80% des ventes depuis le début de la crise, en mars. "À nous de devenir bons et ne pas attendre que Macron vienne nous acheter les voitures", ironise-t-il. Il salue la multiplication du nombre de bornes pour recharger son véhicule électrique, avec l'objectif d'avoir 100.000 bornes de recharge dans le pays à l'horizon décembre 2021.