C'est désormais un risque pour l'économie mondiale. La propagation du coronavirus, maladie respiratoire découverte en Chine il y a trois mois et qui a causé la mort de près de 2.700 personnes, affole les marchés financiers. Les bourses se sont effondrées lundi un peu partout dans le monde, celle de Paris ayant perdu près de 4%, du jamais-vu depuis le vote sur le Brexit en 2016. Début février, celle de Shanghai dévissait à son plus bas niveau depuis 2015. Car la Chine est un grand pays exportateur, et souffre donc cruellement de cette épidémie au niveau économique.
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"Il va y avoir un problème d'approvisionnement"
Notamment dans le secteur l'industrie automobile, qui est toujours à moins de 50% de sa production d'avant-crise. 5.000 voitures ont été vendues sur les quinze premiers jours de février en Chine contre 60.000 l'année dernière sur la même période. Dans ce secteur, mais aussi dans d'autres, on commence à manquer de pièces. "Il va y avoir un problème d'approvisionnement (...). Il peut manquer une petite pièce qui fait partie du puzzle qui est assemblé pour réaliser le produit final", prévient Etienne Sebaux, associé du cabinet Kearney.
Le secteur de l'électronique est aussi touché, mais également celui du textile. Les produits ne quittant pas le pays, la production ne tourne qu'à 10% de ses capacités. Les bateaux de fret sont donc bloqués à quai. Au total, plus de 30 navires qui font la liaison Chine-Méditerranée sont restés ces derniers jours en Chine, soit près de 50% des départs prévus. Idem pour le fret aérien ou le transport de passagers, où 90% du trafic a été annulé.
"On pourrait avoir des problèmes avec les autorités boursières"
Une situation qui met dans l’embarras de nombreuses entreprises. Sur une vingtaine d'enseignes des Galeries Lafayette contactées par Europe 1, aucun responsable n'a voulu s'exprimer. Et pour cause : ils sont actuellement en train de faire les comptes, mais personne n'est capable de chiffrer correctement l'ampleur des dégâts. "Et encore moins avec la propagation du virus en Europe", précise un cadre, en off. Les entreprises cotées en bourse ne veulent par ailleurs pas prendre de risques et inquiéter encore plus les investisseurs. "Si on sous-estime les éventuelles pertes, on pourrait avoir des problèmes avec les autorités boursières", justifie un cadre d'une grosse entreprise.