Xavier Bertrand dans les pas de Margaret Thatcher. Mardi, le président de la région Hauts-de-France s'est fendu d'un "I want my money back !" ("rendez-moi mon argent") lancé au groupe américain Huntsman, propriétaire de l'usine calaisienne Tioxide. Vendredi, le géant texan de la chimie a confirmé la fermeture du site au troisième trimestre de cette année, entraînant le licenciement de 108 salariés. Ce qui a rappelé au responsable LR la phrase prononcée par l'ancienne Premier ministre britannique pour mettre la pression sur les dirigeants européens en 1979.
Douze millions d'euros versés pour aider l'usine. La raison de cette sortie ? En 2014, la précédente majorité socialiste a accordé près de douze millions d'euros pour remplacer un déversoir à la mer rendu inutilisable pour l'entreprise calaisienne, explique La Voix du Nord. En février 2015, c'est la douche froide : Huntsman décide de fermer la section de production de dioxyde de titane, laissant 160 salariés sur 210 au chômage. La majorité socialiste décide alors d'engager un recours mais c'est avec l'annonce de la fermeture totale de l'usine, désormais actée, que Xavier Bertrand, arrivé au pouvoir de la région en décembre 2015, décide de réclamer le remboursement les sommes engagées pour réparer le déversoir.
Le groupe aurait dissimulé son projet de fermeture. Le recours de la région Hauts-de-France a-t-il une chance d'aboutir ? Dans les colonnes du quotidien nordiste, le député PS Yan Capet affirme que les preuves existent selon lesquelles "le projet de fermeture existait avant décembre et qu'il n'a pas été communiqué par Huntsman. En droit, ça se plaide". De son côté, le groupe américain avance que l'accord de 2014 sur le remplacement du déversoir a été confirmé en 2015, après la fermeture d'une partie de l'usine. Entre les deux parties, un bras de fer à douze millions d'euros a commencé.