Le crash d'un Boeing 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines près d'Addis Abeba dimanche, un peu plus de quatre mois après un accident similaire d'un appareil de Lion Air en Indonésie, pèse sur Boeing. Mardi, les investisseurs ont sanctionné l'entreprise américaine et de nombreux pays ont également fermé leur espace aérien à ces appareils. Mais le constructeur aéronautique pourrait ne pas être le seul à subir les conséquences de cet accident dramatique. Les équipementiers aéronautiques français craignent aussi un blocage de la production qui pourrait avoir un impact important sur leur activité.
Beaucoup de composants français. Car les avions Boeing ne sont pas 100 % américains. Ces appareils sont bien fabriqués dans des gigantesques usines du nord-ouest des États-Unis mais beaucoup de leurs composants sont français. Le moteur est produit par Safran, les pneus par le groupe Michelin, le verre par Saint-Gobain. L'entreprise Auber et Duval, moins connue du grand public, a également en charge les solutions métallurgiques.
L'un des avions les plus produits au monde. L'inquiétude est d'autant plus grande que cet avion 737 MAX 8 est l'un des plus produits au monde, à l'instar de l'A320, la "Clio des avions". Boeing espérait en produire une centaine par an, un chiffre qui pourrait être remis en cause après la crise actuelle.
Le système de stabilisation en vol dans le viseur. Aujourd'hui, les causes de l'accident qui a fait 157 morts, dimanche, en Éthiopie, ne sont pas encore connues mais l'attention est braquée sur le système de stabilisation en vol destiné à éviter un décrochage de l'avion, le "MCAS". Plusieurs pilotes américains avaient rapporté fin 2018, sur une base de données anonyme de la Nasa, des incidents rencontrés aux commandes du Boeing 737 MAX 8. Dimanche, des enquêteurs du National Transportation Safety Board (NTSB) se sont rendus sur les lieux du crash pour mener les investigations au côté des autorités éthiopiennes. Les boites noires, qui ont été retrouvées, doivent être prochainement analysées. L'Éthiopie ne disposant pas de l'équipement nécessaire à leur lecture, les boîtes noires doivent être envoyées "en Europe", dans un pays qui n'a pas encore été choisi, a indiqué à l'AFP Asrat Begashaw, un porte-parole d'Ethiopian Airlines.