La sécurité électrique sera "plus délicate" à assurer dans l'Hexagone cet hiver que les précédents, à cause de l'arrêt de plusieurs réacteurs nucléaires, et en cas de vagues de froid importantes, des "mesures exceptionnelles" pourraient être nécessaires, a prévenu mardi RTE.
Interruptions et délestages. Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité indique qu'il pourrait notamment, le matin et le soir, interrompre l'approvisionnement de 21 sites très consommateurs de courant ou encore réduire la tension sur le réseau "sans interrompre l'alimentation des Français". "En ultime solution", RTE envisage aussi des "délestages programmés, momentanés et tournants" qui permettraient "de maintenir l'électricité du plus grand nombre de clients possibles".
Plus d'énergies renouvelables et d'importations. Hors vagues de froid importantes et durables, RTE assure toutefois que "le développement des énergies renouvelables, des capacités d'importation, de l'effacement et des économies d'énergie, va permettre de compenser en partie la baisse globale de production de sites nucléaires". Mais "avec l'équivalent de 9 réacteurs nucléaires indisponibles en moyenne sur l'hiver, c'est le niveau de disponibilité le plus faible depuis 10 ans", explique RTE. Près de vingt des 58 réacteurs nucléaires d'EDF sont actuellement à l'arrêt dont douze pour des contrôles de sûreté demandés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Tension abaissée de 5%. En cas d'hiver particulièrement froid, RTE entend mettre en place des mesures pour "préserver l'alimentation électrique des Français" le matin, entre 8 heures et 13 heures, et le soir entre 18 heures et 20 heures les jours ouvrés. Les mesures exceptionnelles prévues seraient alors "graduellement" mises en place. Dans un premier temps, le gestionnaire du réseau de transport prévoit un "dispositif" visant à interrompre "la consommation de 21 sites électro-intensifs volontaires". Cela permettrait de réduire "ponctuellement" les besoins de 1.500 MW. Si nécessaire, RTE pourrait ensuite abaisser la tension de 5% sur le réseau, ce qui réduirait la consommation de l'Hexagone de l'équivalent du Grand Paris, avant d'envisager des délestages, "en cas de déséquilibres extrêmes entre la consommation et la production".