Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour la SNCF, déjà bien impactée par l'épidémie de coronavirus. Selon un rapport de la Cour des comptes publié mardi, la compagnie ferroviaire, et plus précisément sa branche chargée des gares, n’aurait plus les moyens d’entretenir ces dernières.
Chaque année, la SNCF doit investir un milliard d’euros pour assurer la modernisation de ses 3.000 gares. Or, les magistrats de la Cour des comptes révèlent que sa filiale Gare et Connexion ne dispose que de 400 millions de capacité d’autofinancement par an, les magistrats parlant même d'"impasse financière".
Plusieurs chantiers repoussés
Pour la SNCF, deux options : soit elle emprunte de l’argent pour compenser la différence entre ses besoins et ses moyens, et maintenir son programme d’investissement, soit elle renonce en partie à des projets. Et le groupe a opté pour la deuxième solution. Si les travaux dans les grandes gares parisiennes, notamment la Gare du Nord, sont maintenus parce que trop chers à arrêter maintenant, ce ne sera pas le cas dans de plus petites gares, où plusieurs chantiers de rénovation vont être repoussés en attendant des jours meilleurs.
Mais la compagnie pourra-t-elle un jour retrouver les moyens d’entretenir ce patrimoine ? Rien n’est moins sûr. Car ce problème des gares est en fait le symptôme d’une crise beaucoup plus grave. L’état financier de l’entreprise est aujourd’hui très critique, la SNCF ayant perdu l’an dernier 3 milliards d’euros. Malgré une recapitalisation de 4 milliards de l’État, la crise du Covid l’a littéralement mise à genou avec un effondrement du trafic. Le TGV a pour instant perdu deux tiers de ses voyageurs, or c’est la principale source de recettes de la SNCF.
Comment la SNCF peut-elle s'en sortir ?
La SNCF peut tout d'abord faire des économies, ses coûts d’exploitation étant encore très élevés. Elle peut aussi emprunter de l’argent sur les marchés, car sa signature reste bonne auprès des investisseurs. L'entreprise va aussi céder des actifs, et vient d’ailleurs d’annoncer la vente à un consortium de 100.000 wagons de fret pour 3,2 milliards d’euros. Mais au final, le plus probable est que son actionnaire, l’État, soit encore contraint de mettre la main à la poche.