Le projet de rémunération pour copie privée fait débat. Le Sénat doit examiner le projet de loi qui vise à mettre en place une redevance privée sur les appareils reconditionnés, qui vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique. RCube et le SIRRMIET, les deux principaux syndicats du secteur électronique, organisent un rassemblement devant le Sénat ce mercredi.
Acheter un smartphone reconditionné, c'est-à-dire usé, mais réparé, c'est économique. Mais c'est surtout écologique. Frédéric Bordage est fondateur de Green IT, un collectif d'experts en numérique responsable. Interrogé par Europe 1, il explique le poids de la production des téléphones portables sur l'environnement : "Pour fabriquer un smartphone qui pèse à peu près 150 grammes, on a 800 à 1.000 fois son poids en matières premières. On va consommer jusqu'à 3000 litres d'eau. Puis il y a un gros impact sur la biodiversité, aussi."
Un bilan carbone critique
Fabriquer un téléphone consomme énormément d'énergie fossile. D'une part, pour extraire les métaux. D'autre part, pour les transformer en batteries et pour transporter le nouveau smartphone jusqu'en France. Sachant que nous changeons en moyenne de portable tous les deux ans, ce bilan carbone peut être considéré comme désastreux, mais il pourrait être réduit grâce au marché de l'occasion.
"Si tout le monde se met à utiliser un smartphone reconditionné en France, alors on économise 700.000 tonnes d'équivalent CO2, ce qui représente 17.000 tours du monde par an en véhicule thermique", poursuit Frédéric Bordage. "On peut littéralement diviser par deux l'impact de nos smartphones." La filière espère que son message influencera les sénateurs. Le vote de la loi est prévu le 2 novembre prochain.