La voiture à hydrogène va-t-elle remplacer l’électrique ? Découvrez les réponses d’un expert de l’automobile

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Europe 1 Studio
INTERVIEW - Les voitures à hydrogène permettraient de réduire l'empreinte carbone du parc automobile. Mais combien de temps faudra-t-il avant que l’hydrogène devienne une solution accessible et répandue en France ? Dans le podcast “Tout roule”, Pierre de Vilno s’est penché sur la question avec un expert.
PODCAST

L’hydrogène, solution d'avenir ou impasse pour l’automobile ? Pour le savoir, Pierre de Vilno reçoit dans le podcast “Tout roule” le fondateur et CEO de Hy24, Pierre-Etienne Franc. 

Pourquoi la voiture à hydrogène ne représente que si peu de ventes ? "C'est une question de point de vue parce qu'il y a des pays où on en voit un peu plus qu'en France. Notamment là où il y a des politiques publiques et des infrastructures qui sont plus développées : en Corée, au Japon, en Californie, en Chine, vous avez un déploiement de véhicules électriques hydrogène. Il n’y a pas que les Mirai, il y a aussi les Hyundai mais aussi beaucoup de bus, des camions. Aujourd'hui, en France, il n'y a pas encore de soutien significatif parce que jusqu'à présent, les deux champions nationaux n'avaient pas n'avait pas d'offre sur le sujet. Les choses ont changé à plusieurs égards. D'abord, vous avez le mur de la fin du moteur thermique qui avance à toute allure parce que c'est 2035. Et vous comme moi, vous savez bien que même si les batteries font des miracles aujourd'hui, on ne sait pas aller de Paris à Marseille avec un véhicule électrique à batterie sans devoir s'arrêter au moins deux fois."


Chaque semaine, embarquez avec lui pour un tour immersif afin de tester des véhicules électriques, thermiques ou hybrides. Pierre de Vilno reçoit ensuite un expert pour l'interroger sur une grande question liée aux nouvelles mobilités. Ce podcast natif est une production Europe 1 Studio en partenariat avec Mobilians.
Comment fonctionne la norme WTLP, qui mesure la consommation de carburant, les émissions de CO2 et l'autonomie des véhicules électriques ? Dans ce cinquième épisode du podcast « Tout roule » produit par Europe 1 Studio avec Mobilians, embarquez à bord de la Megane E Tech, un nouveau modèle Renault qui affiche une autonomie WLTP de plus de 400kms. Design, fourchette de prix, ergonomie, Pierre de Vilno passe au crible cette berline dernier cri. Il reçoit ensuite Elodie Collot, de l'UTAC (Union technique de l'Automobile et du Cycle) pour répondre à la question suivante : quel est l'impact de la norme WTLP sur le choix de son véhicule ?
Retrouvez "Tout roule" sur : http://www.europe1.fr/emissions/tout-roule
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En quoi l’hydrogène est l’avenir de l’automobile ? "Je suis sûr que la voiture électrique hybride, c'est l'avenir de la batterie, l'avenir des voitures. Mais il faut trouver une autre hybridation que le diesel, et la seule hybridation possible qui combine la batterie et un gaz propre, c'est l'hybride électrique hydrogène et les véhicules hydrogène. Cette année prochaine a inauguré une ligne dédiée de production dans le Nord de la France. Si même Volkswagen maintenant se permet de dire qu’il faut aussi compléter la gamme avec des solutions hydrogène, c'est que tout le monde est bien conscient qu'on n'aura pas le choix." 

 

Mais ça doit coûter très cher, une station à hydrogène ? "Alors ça coûte plus cher que l'essence oui, mais ça coûte beaucoup moins cher que de déployer des millions de bornes de recharge de batterie qui changent pas grand chose. C'est l'histoire de la poule et de l'œuf. Et selon les projections du maillage que l'Europe suggère de faire, on va devoir déployer dans les huit ans qui viennent. Entre 1000 et 2000 stations hydrogène à la fois sont en Europe. C'est à la fois un pas beaucoup et beaucoup. Parce que 200 en Europe, c'est quand même déjà mieux."

 

Combien y a-t-il de stations à hydrogène en France ? "Oui, c'est faible par rapport au maillage actuel d'une technologie très éprouvée qui est l'essence et le diesel. Mais pour commencer à mailler correctement le territoire, on va d'abord déployer les usages commerciaux utilitaires qui sont des usages intensifs. Alors aujourd'hui en France, des stations qui permettent de livrer des véhicules individuels, donc haute pression, il y en a une dizaine et essentiellement dans la région parisienne. Il y en a quelques unes dans le en Rhône-Alpes, quelques unes aussi dans le nord de la France. On est plutôt dans des ordres de prix de 10 € du kilo. Et avec un kilo, je fais 100 kilomètres. Je suis assez compétitif avec du diesel. A terme, l'enjeu sur cette chaine de valeur complète de la production à l'usage, c’est de passer de l'hydrogène gris au vert, et d'arriver en dessous de 7€, c’est-à-dire de diviser à peu près par deux le prix de l'hydrogène."

Mais ça va prendre combien de temps ? "Pas tant que ça, parce qu'il faut deux choses. Il faut d'abord faire des stations beaucoup plus grosses. C'est ce qui est prévu dans les prochains plans de déploiement européen. C'est des stations qui sont trois, quatre, cinq fois plus grosses que celles qu'on a aujourd'hui. Et ensuite, on va progressivement passer à la distribution d'hydrogène sous forme liquide pour l'acheminer vers les stations où il restera gazeux dans les usages. Je pense que monsieur et madame-tout-le-monde verront des véhicules hydrogène de manière beaucoup plus accessibles à la fin de la décennie. Par contre, les utilisateurs qui ont des véhicules utilitaires, qui ont des tournées à faire les taxis ça et là, c'est dans les trois ans qui viennent."

 

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