Le leader des médicaments génériques français est présent sur une boîte sur huit dans le pays avec 900 références dont l'incontournable "amoxicilline", l'antibiotique le plus prescrit de France. Sa vente prévue par les laboratoires Servier suscite des inquiétudes depuis des mois : entre enjeux de souveraineté et craintes de pénurie. L'arrivée de la banque publique, confirmée depuis lundi, aux côtés du fonds britannique BC Partners, pourrait apporter une solution de nature à rassurer.
Un investisseur minoritaire mais qui pourrait tout changer et avant tout éloigner la crainte de voir la France perdre la main sur ce laboratoire stratégique, dont Servier ne veut plus, car pas assez rentable. Le passage sous pavillon étranger serait préjudiciable, explique Nathalie Coutinet, enseignante à la Sorbonne Paris Nord, et spécialiste de l'économie de la santé : "Que Biogaran puisse rester en France dans un temps où beaucoup de ces médicaments sont en pénurie, il y a un vrai enjeu à ce que cet acteur continue à s'approvisionner auprès de sous-traitants qui sont situés en France ou en Europe".
Beaucoup de sous-traitants français
Si Biogaran ne produit pas, il commande à des sous-traitants, dont la moitié sont français et qui pourraient faire les frais d'une décision prise en Inde par exemple. Un dossier de souveraineté sanitaire politiquement raisonnable, encore plus en période d'élections. BC Partners est certes britannique mais a un patron français, qui aurait promis le maintien du siège social en France ainsi que d'une grande majorité de la production.