L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé jeudi avoir imposé à EDF la mise à l'arrêt provisoire de la centrale nucléaire du Tricastin dans la Drôme et le Vaucluse "dans les délais les plus courts" en raison des risques liés à une éventuelle inondation du site.
Risque de rupture de digue. L'ASN a précisé que cette décision intervenait après une déclaration par le groupe, en août, d'un "événement significatif pour la sûreté" relatif à un risque de rupture d'une partie de la digue du canal de Donzère-Mondragon, qui protège le site, dans le cas des séismes les plus importants étudiés dans les démonstrations de sûreté nucléaire. "L'inondation en résultant pourrait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin et rendrait particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d'urgence internes et externes", a fait savoir l'autorité dans un communiqué.
Des éléments apportés par EDF "ne permettent pas d'écarter le risque à court terme", a ajouté l'ASN, précisant que le groupe devrait "compléter ses investigations géotechniques" et procéder, avant le redémarrage des réacteurs, aux renforcements nécessaires pour assurer la résistance de la digue.
EDF ne partage pas cet avis. L'électricien public a de son côté fait savoir dans un communiqué qu'il ne partageait pas "la nécessité d'arrêter les quatre réacteurs pendant la durée des travaux" mais qu'il mettrait en oeuvre la décision de l'ASN "dans les meilleurs délais".
Baisse de production en 2017. Le groupe a en conséquence revu à la baisse son objectif de production nucléaire pour 2017, à un niveau de 385 à 392 térawatts-heure (TWh) contre 390 à 400 TWh prévus auparavant. Il a cependant confirmé ses objectifs financiers pour 2017 et 2018 "à environnement de prix actuel".