La France a fait face à une vague d'intempéries ce week-end. Encore une fois, les agriculteurs ont été lourdement touchés. Certains ont perdu la totalité de la récolte en raison des chutes de grêle. Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, a promis hier un allègement des charges sociales, l'étalement du remboursement des prêts garantis par l'État et la possibilité de déclencher le dispositif de calamités agricoles dans certains cas. Mais la vraie question, c'est comment mieux assurer les productions agricoles ? Seuls 31% des parcelles sont assurées. Une réforme est prévue pour 2023.
Ce nouveau dispositif, voté le 2 mars dernier, prévoit une meilleure prise en charge en fonction de l'aléa climatique et devrait logiquement amener beaucoup d'agriculteurs à trouver un intérêt à assurer leurs terres. Ils jugent jusque-là les solutions actuelles trop complexes, trop chères et trop lentes. Voilà pourquoi ils ne sont qu'un petit tiers à être couverts. Cela devrait nettement changer avec la réforme, présentée comme une sorte de sécurité sociale agricole par la majorité.
Un dispositif de solidarité nationale ?
Une évolution positive pour le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux. "Dorénavant, il y aura un dispositif à trois acteurs. L'exploitant, l'entreprise agricole qui s'assure jusqu'à 20% de franchise", estime Bernard Farges. "Ensuite, le régime assurantiel prend le relais entre 20% et 50% de risque et au-delà de 50%, ce qui est quand même très rare pour une entreprise, c'est la solidarité nationale qui est en charge."
Seul bémol, et de taille selon lui, les indemnisations seront calculées avec le système dit de la moyenne olympique, c'est-à-dire sur le rendement de l'exploitation des cinq dernières années. Le problème, c'est qu'elles ont toutes été marquées par d'importantes intempéries.