La monnaie virtuelle bitcoin a franchi mercredi pour la première fois le seuil record des 10.000 dollars, soit près de 8.500 euros, continuant de grimper après avoir vu sa valeur multipliée par dix en moins d'un an.
Une valeur doublée en l'espace d'un mois. Le bitcoin, qui s'achète et se vend sur des plates-formes spécialisées sur Internet, valait 10.058 dollars (8.489 euros) dans les premiers échanges en Asie, selon des données compilées par l'agence Bloomberg. Vers 6h45, il valait même 10.490,65 dollars (8.846 euros). À la mi-octobre, la monnaie cryptographique s'échangeait encore à 5.000 dollars (4.215 euros), soit la moitié la valeur atteinte mercredi. La récente flambée est d'autant plus spectaculaire que le bitcoin avait commencé l'année autour de 1.000 dollars (843 euros), avant de trébucher dans l'un des krachs qu'il connaît régulièrement.
De nombreuses critiques. Sans existence physique, le bitcoin lancé en 2009 s'appuie sur un système de paiement de pair à pair basé sur la technologie dite "blockchain" ou "chaîne de blocs". Il s'échange sur des plateformes spécifiques sur Internet et n'a pas de cours légal. Il n'est pas régi par une banque centrale ou un gouvernement mais par une vaste communauté d'internautes et accepté dans un nombre grandissant de transactions (restaurants, immobilier, etc.). Mais cette monnaie cryptographique provoque de nombreuses critiques, notamment d'institutions financières telles les banques ou de gouvernements qui ne peuvent la contrôler.
"La définition même d'une bulle". À la mi-septembre, le PDG de JPMorgan, Jamie Dimon, avait ainsi estimé que le bitcoin était une "escroquerie" destinée à "imploser", tandis que le patron du Cr"dit Suisse, Tidjane Thiam, avait déclaré récemment que c'était "la définition même d'une bulle". Les montagnes russes du bitcoin avivent la crainte d'un emballement spéculatif. À son lancement en février 2009, un bitcoin ne coûtait ainsi que quelques centimes.
Des transactions sécurisées ? Pour ses défenseurs, le bitcoin offre une alternative sécurisée aux devises traditionnelles : le "blockchain" rend les transactions infalsifiables car, pour modifier une information, il faudrait la changer simultanément chez tous les utilisateurs. Cette caractéristique intéresse fortement le secteur bancaire, où le "blockchain" pourrait ouvrir de nouveaux horizons, simplifier les transactions dématérialisées et générer des économies.