Quel va être l'impact réel du traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, que l'Assemblée nationale doit ratifier mercredi ? Pour beaucoup, les conséquences de cet accord sont nombreuses, et plutôt mauvaises. C'est le cas de l'association de consommateurs UFC-Que choisir, qui craint une dégradation de la qualité des produits d'élevage que les consommateurs trouveront dans leurs assiettes.
Le principe de "certitude raisonnable du risque"
"Il faut bien comprendre que cet accord de libre-échange vise à opérer une coopération réglementaire, c'est-à-dire qu'on va vers une convergence des normes", analyse sur Europe 1 Cédric Musso, directeur de l'action politique d'UFC-Que choisir. "Là où il y a un vrai problème, c'est qu'au niveau européen, on a un cadre qui est très protecteur des consommateurs, que ce soit de l'impact de leur consommation sur leur santé, ou également des normes environnementales."
" Le principe de précaution n'existe pas du tout dans l'accord de libre-échange "
L'UFC-Que choisir pointe plus précisément le risque de voir le principe de précaution, qui "vise à garantir un niveau élevé de protection de l’environnement grâce des prises de décision préventives en cas de risque", avec "un champ d'application beaucoup plus large", selon le droit européen.
"Outre-Atlantique, on a un principe qui est inverse, celui de la 'certitude raisonnable du risque'. Le principe de précaution n'existe pas du tout dans l'accord de libre-échange. C'est la raison pour laquelle on craint qu'il y ait un nivellement par le bas des normes dont bénéficient aujourd'hui les citoyens européens", conclut-il.
Les éleveurs sont aussi inquiets
L'association de consommateurs n'est pas la seule à craindre un "moins-disant alimentaire" : les éleveurs européens craignent de voir débarquer sur le marché communautaire du bœuf canadien nourri aux protéines animales transformées et aux antibiotiques.