Le déficit public sera "supérieur à 5%" du PIB en 2023, un niveau "plus élevé" que l'objectif de 4,9% qui avait été fixé par le gouvernement, a indiqué jeudi le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave. Le ministre, qui a invoqué un "nouveau contexte" économique pour expliquer ce dérapage, s'est toutefois refusé à confirmer sur franceinfo des informations de presse selon lesquelles l'exécutif s'attendrait désormais à un déficit autour de 5,6% du PIB.
Le poids de l'international sur la croissance française
"C'est l'Insee qui publie le chiffre du déficit public de 2023", a balayé Thomas Cazenave, au lendemain de réunions à l'Elysée autour d'Emmanuel Macron sur les finances publiques. L'Institut national de la statistique doit rendre public ce chiffre mardi.
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Début mars, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait déjà averti que le déficit serait "significativement au-delà des 4,9%" du PIB en 2023. "Ce sera supérieur à 5%", a confirmé le ministre délégué aux Comptes publics, qui a avancé comme raisons à ces nouvelles prévisions le "ralentissement" économique de la Chine, la guerre en Ukraine ou encore les difficultés de "partenaires européens" comme l'Allemagne qui ont "rejailli" sur la France, et pèsent sur la croissance et donc sur les rentrées fiscales.
Les dépenses de l'Etat réduites de 10 milliards d'euros
"C'est une forme de nouvelle donne pour nos finances publiques", a assuré M. Cazenave. "L'Etat a réagi tout de suite. On a réduit de 10 milliards d'euros les dépenses de l'Etat pour s'adapter à ce nouveau contexte international", a-t-il martelé.
Alors que dans ces conditions l'objectif d'un déficit ramené à 4,4% en 2024 apparaît difficile à tenir, le ministre chargé des Comptes publics s'est borné à dire que le gouvernement "aura l'occasion de présenter [son] programme de stabilité, c'est-à-dire [ses] prévisions à la Commission européenne". "Et il faudra naturellement qu'on tienne compte du fait que pour l'année 2023, le déficit aura été plus élevé prévu et surtout, au fond, tenir compte du nouveau contexte économique", a déclaré Thomas Cazenave.