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Tiphaine Dubuard / Crédits photo : Martin BUREAU / AFP , modifié à
C'est un médicament que l'on trouve dans tous les placards, le Doliprane, et qui sera bientôt vendu par son propriétaire, Sanofi. Le géant pharmaceutique français veut s'en séparer et pourrait le laisser entre les mains d'un fonds d'investissement étranger, ce qui ne serait pas sans conséquences.

Le Doliprane sera bientôt vendu par Sanofi : le géant pharmaceutique français veut se séparer de son pôle grand public, qui regroupe notamment les médicaments sans ordonnance, et parmi ceux-là, le Doliprane. Jugé pas assez rentable, la vente de ce pôle grand public permettrait à l’entreprise française d’investir dans la recherche et de développer des produits plus stratégiques.

Le médicament le plus vendu en France pourrait ainsi passer aux mains d’un fonds d’investissement étranger, ce qui ne resterait pas sans conséquences.

80 comprimés avalés chaque seconde

400 millions de boites vendues par an, 80 comprimés avalés chaque seconde. L’addiction des Français au Doliprane sera-t-elle menacée par le changement de propriétaire de ce médicament best-seller ? Ce n'est pas impossible. Car si le repreneur décide de rentabiliser au mieux son achat, il aura tendance à commercialiser le Doliprane en premier lieu à l’étranger, analyse l’économiste de la santé Frédéric Bizarre. 

Sanofi espère vendre le Doliprane pour 15 milliards d'euros au minimum

"On peut penser que cette société privilégiera les pays qui ont des prix plus élevés que nous et servira la France ensuite", indique-t-il. Autre risque, l'augmentation du prix de vente du Doliprane et cela tient en partie au profil des potentiels repreneurs. "Des fonds d'investissement vont devoir créer de la valeur à court terme. Pour augmenter la rentabilité de cette activité., vous avez deux moyens : augmenter les prix et réduire les coûts", poursuit Frédéric Bizarre.

De son côté, Sanofi affirme n’avoir encore rien décidé concernant sa vision "Santé Grand Public". Le géant pharmaceutique dit étudier différents scénarios. Il conteste les risques d’augmentation de prix – celui étant fixé par l’Etat - ou de délocalisation – Sanofi a notamment investi 20 millions d’euros dernièrement sur son site de Lisieux où le médicament est produit. Le laboratoire précise aussi que la division "Santé Grand Public" est rentable avec des croissance affichée à plus de 8% en 2022 et plus de 6% en 2023.