Agressé par certains salariés lors d'un comité central d'entreprise (CCE) jeudi en fin de matinée, le DRH d'Air France a décidé tendre la main aux équipes de la compagnie. Bien que "choqué" et "déçu" par ce qu'il lui est arrivé, le DRH a refusé que "l'opprobre soit jeté sur l'ensemble du personnel". Avant d'appeler toutes les parties à revenir à la table des négociations.
Une réunion qui dégénère. Déjà tendue en raison des nouveaux efforts demandés aux salariés, l'ambiance au sein d'Air France est devenue délétère lundi en fin de matinée. Alors en plein CCE, le directeur des ressources humaines Xavier Broseta a été violemment pris à partie, après la confirmation de la possible suppression de 2.900 postes. Sous des cris "à poil, à poil", "démission", ce cadre dirigeant s'est retrouvé torse nu, chemise déchirée, puis a été évacué. Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long courrier à Air France, a été victime de violences similaires, sa chemise et son costume ayant été déchirés.
Un DRH "choqué" mais qui veut renouer le dialogue. "Je suis choqué et déçu à titre personnel, mais je ne voudrais pas que l'opprobre soit jeté sur l'ensemble du personnel d'Air France", a déclaré Xavier Broseta lors d'une conférence de presse lundi après-midi. "J'ai reçu des témoignages de sympathie par centaines de la part de représentants syndicaux et de collègues", a-t-il ajouté, en estimant qu'il sera "possible de continuer le dialogue social".
Une manière de se présenter comme ouvert à la discussion et de répondre aux syndicats, qui accusent la direction d'imposer ses choix sans le moindre débat. "Ce à quoi on a assisté depuis le début du mois, c’est une parodie de négociations", accusait ainsi le président du premier syndicat de pilotes, le SNPL, vendredi sur Europe 1.