À quatre jours de la cérémonie d'investiture de Donald Trump, le Fonds monétaire international a relevé ses prévisions de croissance économique pour les États-Unis. Alors que pour le reste du globe, celles-ci restent inchangées, le FMI parie sur une vaste "relance budgétaire" de la future administration Trump.
+ 0,1% de croissance américaine. Après avoir gagné 3,1% en 2016, le produit intérieur brut mondial devrait accélérer à +3,4% cette année et +3,6% en 2018, indique dans son rapport de conjoncture le Fonds monétaire international, qui continue de mettre en garde contre la tentation "protectionniste" aux États-Unis ou en Europe. Le FMI délivre toutefois un net message d'encouragement à la prochaine administration américaine, à cinq jours de l'entrée en fonctions de Donald Trump.
La première économie mondiale voit ainsi ses prévisions de croissance relevées de 0,1 point cette année à 2,3% et, surtout, de 0,4 point en 2018 à 2,5%, par rapport aux précédentes prévisions publiées il y a trois mois. Ce regain d'optimisme tient principalement à "la relance budgétaire" promise par le président élu américain qui s'est engagé à investir massivement dans les infrastructures, note le FMI tout en soulignant l'"incertitude" entourant encore son programme économique.
Projections inchangées pour la France. Les autres pays riches devraient suivre, notamment en Europe où le Royaume-Uni voit lui aussi ses prévisions relevées cette année (+0,4 point, à 1,5%) en dépit du Brexit. "La demande intérieure a mieux résisté que prévu", concède le FMI qui avait prédit de sombres lendemains en cas de vote en faveur de la sortie de l'Union européenne. La prévision britannique est en revanche sabrée en 2018 (-0,3 point, à 1,4%). Les projections sont inchangées pour la France (+1,3% cette année).
Par ailleurs, le Fonds revoit à la hausse ses prévisions pour la Chine cette année (+0,3 point, à 6,5%) en tablant là aussi sur un soutien accru des pouvoirs publics, tout en s'inquiétant des déséquilibres persistants qui frappent la deuxième puissance économique mondiale, notamment l'endettement des entreprises.
L'institution souligne toutefois que ses prévisions sont menacées par les appels croissants à limiter l'immigration et les menaces, notamment exprimées par Donald Trump, de représailles commerciales contre certains pays. "Des restrictions accrues sur le commerce mondial et les migrations affecteraient la productivité et les revenus et auraient un impact négatif immédiat sur la confiance des investisseurs", estime le FMI. Cible privilégiée du futur président américain, le Mexique semble déjà en pâtir, avec une prévision de croissance amputée de 0,6 point en 2017 comme en 2018.