"L’Europe a en partie une responsabilité (dans la crise agricole) parce que cette situation de baisse des prix est liée à un excédent de production", a déclaré Stéphane Le Foll, vendredi matin sur Europe 1, avant d'ajouter que "l'Europe qui doit être en capacité de répondre à l’excès de l’offre". Mais parce qu'une décision européenne risque de prendre temps, "on met des aides pour essayer de passer une étape qui est la plus dure parce qu’il y a des situations de difficulté majeures", a ajouté le ministre de l'Agriculture.
Un plan d'aide de 3 milliards d'euros. Le gouvernement a annoncé jeudi une nouvelle série d'aides aux agriculteurs en difficulté pour une enveloppe totale de 3 milliards sur trois ans. L'exécutif a prévu une rallonge de 85 millions d'euros par rapport au plan d'urgence dévoilé en juillet, sous forme d'effacements et d'allègements de cotisations et charges sociales. Il a aussi promis une "pause" dans les normes, notamment environnementales, imposées aux agriculteurs, ainsi qu'une "année blanche" en 2015 pour le remboursement des dettes bancaires des agriculteurs en difficulté qui en feront la demande.
"Aider aujourd’hui les agriculteurs à passer l’étape la plus difficile". Ce plan constitue avant tout une réponse d'urgence : "ce qu’on espère, c’est aider aujourd’hui les agriculteurs à passer l’étape la plus difficile", a souligné Stéphane Le Foll. Et le ministre de poursuivre : "je leur dis que depuis que je suis arrivé en 2012, la question du lait par exemple a été au cœur de décisions dès 2013. Je connais parfaitement la détresse et surtout l’angoisse après des prix qui ont baissé en 2013, qui ont remonté en 2014 et qui rebaissent aujourd’hui. Qu’est-ce que l’on fait maintenant ? D’abord on met des aides pour essayer de passer une étape qui est la plus dure parce qu’il y a des situations de difficulté majeures".
"L’Europe a en partie une responsabilité". Si ce plan s'attaque aux symptômes de la crise agricole, il ne traite pas le mal en lui-même, comme l'a reconnu le ministre. Qui estime que c'est au niveau européen qu'une réponse peut être trouvée : "il y a une question qui est posée : pourquoi les prix baissent ? Sur le lait en particulier, il y a la question d’une stratégie de certains pays européens, mais aussi de la France, d’exportations vers la Chine. Tout le monde s’y est mis : l’Europe, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les Etats-Unis. Sauf que le débouché chinois n’a pas été à la hauteur de ce qu’étaient les anticipations. Et on se retrouve avec un excédent, donc il faut le traiter, c’est l’Europe qui doit le traiter", a déclaré Stéphane Le Foll.
Estimant que "l’Europe a en partie une responsabilité parce que cette situation de baisse des prix est liée à un excédent de production", il a ensuite détaillé son plan pour le sommet européen des ministres de l'Agriculture, qui se tiendra lundi à Bruxelles : "je vais essayer d’avoir trois grands objectifs. D’abord sur la question des prix et des prix d’intervention. C’est technique : c’est comment je fais remonter le prix en stockant une partie de la production. C’est des promotions et des offensives à l’exportation pour essayer de voir comment on peut améliorer et dégager une partie du marché. Des aides qui doivent être apporté lorsque c’est nécessaire à l’échelle européenne". "On a, avec ces trois grands principes, une Europe qui doit être en capacité de répondre à l’excès de l’offre", a-t-il conclu.