Il rêvait de vendre sept millions de briques de lait, il en est à soixante-douze. Invité de Nikos Aliagas mardi, Nicolas Chabanne, cofondateur de la marque "C’est qui le patron", revient sur le succès de son entreprise, alors que s'ouvre à Paris le salon international de l'alimentation.
Le pouvoir aux consommateurs. Elle ressemble à une brique de lait, mais celle de la marque "C'est qui le patron" est différente. "Le mode d'agriculture, la rémunération des agriculteurs, les OGM, etc. On ne voulait plus que notre argent serve à alimenter un système où l'on ne sait pas où il va et surtout se rendre complice involontaire du malheur d'un producteur à l'autre bout du monde", rappelle Nicolas Chabanne au micro d'Europe 1. "On a réuni des consommateurs sur Internet qui ont décidé du cahier des charges de la brique de lait de la marque".
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"Façonner un monde plus environnemental, sympathique, équitable". Face à un tel succès, la marque s'est diversifiée et propose désormais, en moins de deux ans d'existence, un large panel de produits : fraises, yaourts, beurre, œufs, fromage blanc et même jus de pomme. La machine semble être lancée. "On continuera tant que le bon sens collectif aura envie de donner du sens à des produits. On n'a pas envie de se dire que l'argent que l'on gagne durement et que l'on dépense dans l'alimentation ne sert pas à façonner un monde plus environnemental, sympathique, équitable", analyse Nicolas Chabanne. "Voilà pourquoi on peut faire tous les produits, en se rassemblant en amont et puis en en parlant en aval".
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"Une politique saine et durable". Mais peut-être que le détail le plus surprenant de "C'est qui le patron", c'est l'absence de pub, ce qui ne l'empêche pas de vivre une véritable "succes story". "Tout le monde s’est rendu compte que l’on avait dans notre poche un bulletin de vote extraordinaire : la carte bleue", lance le cofondateur de la marque. "Vous pouvez tous les jours façonner le monde qui vous entoure en achetant plus équitable, ou en limitant le plastique par exemple", analyse-t-il, avant de conclure : "C’est un fabuleux bulletin de vote qui change le monde et on peut tous l’utiliser. Finalement, c'est une politique saine et durable".
"On voit le succès du bio"
Manger bio réduirait les risques de cancer. C'est ce qu'a démontré une étude menée par l'Inra, l'Inserm, l'université Paris 13 et la CNAM sur un échantillon de près de 70.000 personnes et publiée dans le JAMA Internal Medicine. Une étude qui viendrait donner une raison de plus de manger bio. Une tendance de fond, que Nicolas Chabanne observe également : "Il est toujours très demandé, mais c'est normal, personne n'a envie d'acheter des produits pleins de pesticides", explique-t-il.